Société

Covid-19 : le point sur la pandémie en Algérie

L’Algérie fait face depuis début juillet à une flambée inquiétante de covid-19. En 20 jours, le nombre de cas positifs quotidiens officiellement recensés a plus que triplé, passant d’un peu plus de 400 le 1er juillet à 1298 le 20 juillet.

C’est le plus lourd bilan quotidien enregistré depuis le début de l’épidémie en février 2020 en Algérie. Le nombre de morts reste élevé, alors qu’il était au-dessous de la barre des 10, il a fortement augmenté pour atteindre 23 mardi 20 juillet.

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Sur le front de la lutte anti-covid, les informations en provenance des hôpitaux sont alarmantes : manque d’oxygène, indisponibilité des lits d’hospitalisation.

Les soignants ont à maintes reprises tiré la sonnette d’alarme, en demandant aux autorités de durcir le confinement et de faire respecter les mesures barrières, et à la population de porter le masque, de se laver régulièrement les mains et d’observer la distanciation sociale.

« Ce qu’il se passe est une catastrophe. C’est un problème national qui se pose surtout en termes de distribution. Les quatre producteurs d’oxygène opérant dans le secteur n’ont jamais été confrontés à cette demande importante en même temps. Les hôpitaux ne reçoivent donc pas les quantités suffisantes. Il y a un problème de répartition », alertait le Dr Mohamed Yousfi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Boufarik, dans un entretien à TSA, publié lundi 19 juillet.

Le même jour, le premier ministre Aïmene Benabderrahmane annonçait de nouvelles mesures pour lutter contre la pandémie de covid-19, dont un changement des horaires de confinement de 23 h 00 à 04 h 00 au lieu de minuit-04 heures du matin.

Les spécialistes dont le Dr Lyes Merabet, président du SNPSP, ont réclamé la mise en place en urgence d’un « confinement et veiller à ce qu’il soit rigoureusement appliqué, avec le respect des mesures barrières ».

« Il faudrait ramener le confinement au minimum à partir de 18 h-19 h jusqu’au lendemain 6 h-7 h, avec bien entendu le respect des mesures barrières », a-t-il demandé dimanche 18 juillet dans un entretien à TSA.

Des hôtels pour accueillir les malades

Les appels lancés par les soignants n’ont pas été entendus par le gouvernement. Lundi, le Premier ministre venait de reprendre le travail après avoir été déclaré guéri du covid-19, mais aucune mesure de fermeture des restaurants, des plages et autres commerces qui attirent la foule, n’a été décrétée.

Preuve que la situation épidémique est grave, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a convoqué hier mercredi, deuxième jour de l’Aïd-el-Kebir, une réunion par visioconférence avec les directeurs de la santé des wilayas.

Le Pr Benbouzid a reconnu que la situation sanitaire due au covid-19 en Algérie était « préoccupante », et a annoncé que dans chaque wilaya un grand hôtel sera aménagé pour accueillir les malades qui ont besoin d’oxygène, faute de places dans les hôpitaux.

Il a annoncé également l’acquisition de concentrateurs d’oxygène de Chine, ces appareils qui se vendent au prix fort et qui ne sont pas disponibles en quantités suffisantes en Algérie. Leurs prix ont fortement augmenté depuis l’apparition de la pandémie en raison notamment de la spéculation. Par exemple, un concentrateur d’oxygène de 10 litres est passé de 160.000 DA à plus de 250.000 DA.

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