Lancée le 30 janvier, la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie n’a pas pris sa vitesse de croisière en raison des difficultés d’approvisionnement en doses de vaccins. L’Algérie a réceptionné 100.000 doses des vaccins Spoutnik V et d’Astra-Zeneca sur un besoin estimé par le comité scientifique à 40 millions de doses.
Les autorités se contentent de promettre l’arrivée de nouvelles doses dans les prochains mois, et la vaccination de 70% de la population en 2021.
Des spécialistes réclament plus de clarté dans la gestion de cette campagne et la mise en place d’une stratégie vaccinale, avec un plan d’approvisionnement en vaccins.
« Il faut qu’il y ait une organisation très stricte, très rigoureuse, avec des objectifs à atteindre, avec des plans prévisionnels de personnes à vacciner, avec un calendrier de réception des lots de vaccins qui soit fiable et respecté », estime le professeur Noureddine Zidouni dans un entretien à TSA.
« L’urgence est d’avoir une offensive diplomatique »
« C’est une stratégie à mettre en œuvre. D’autres pays l’ont fait, je pense que nous avons les capacités de le faire à condition de le vouloir réellement et de faire en sorte que tous les acteurs qui sont impliqués dans la protection de la population soient partie prenante de cette stratégie », soutient le chef du service pneumologie au CHU de Beni Messous (Alger).
En ce qui concerne l’acquisition de vaccins, le professeur Noureddine Zidouni considère que l’Algérie dispose de « bons leviers de négociation vue les relations avec certains Etats comme la Russie ou la Chine, en plus de l’initiative Covax de l’OMS. C’est un ensemble de niches à explorer pour que l’on puisse obtenir un maximum de lots de vaccins ».
« L’urgence est d’avoir une offensive diplomatique pour obtenir des doses suffisantes dans des délais raisonnables en fonction de la stratégie et de la stratification dans la période des groupes de population à vacciner », estime le professeur Zidouni, précisant que « cette stratégie doit être réfléchie et réaliste tout en impliquant tous les partenaires et faire fi les caractères d’ostracisme qui persistent chez nous, pour que tous les concernés soient prêts pour le début de cette stratégie ».
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