La forte décrue de la pandémie de Covid-19 se confirme avec moins de 100 nouveaux cas positifs au covid-19 enregistrés en 24 heures, et la décision du gouvernement de lever le confinement partiel dans tout le pays.
Cette décrue, qui intervient malgré la rentrée sociale, la hausse du nombre des vols internationaux d’Air Algérie et la réouverture partielle des espaces publics, est « évidente », selon le Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins.
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« Même si les chiffres des cas positifs n’ont pas toujours reflété la réalité, la situation actuelle est que le nombre de décès, ainsi que les cas positifs dans les services hospitaliers, et les services de réanimation, ont beaucoup baissé », a déclaré le spécialiste ce lundi 18 octobre à TSA. Pour lui, « Il est clair qu’il y a une baisse des contaminations, une décrue de l’épidémie en elle-même. »
Un constat partagé par le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique (SPSP).
« Nous assistons actuellement à une décrue, c’est le creux de la vague », a-t-il confirmé. Actuellement les chiffres enregistrés concordent avec les constats que nous faisons sur le terrain en tant que professionnels. »
« Il est vrai qu’actuellement, il y a beaucoup moins de malades en consultation, et au niveau des pavillons des urgences, et des services de réanimation », assure le Dr Merabet.
Plusieurs facteurs sont avancés pour justifier la décrue de la pandémie de Covid-19. Pour Dr. Merabet, cela relève de « la nature même de l’évolution de la pandémie, qui évolue avec un effet rebond »
« Nous sommes donc obligés de tenir compte de cette évolution imprévisible et cyclique de la pandémie », prévient-il toutefois.
« Il faut fluidifier au maximum le déplacement des personnes »
Pour Dr Bekkat Berkani, cette décrue est « probablement due au fait que les algériens ont, malgré tout, pris conscience de l’importance des gestes barrières, et de la vaccination. Même si cette dernière est encore en deçà des niveaux requis ».
Interrogé sur l’objectif du gouvernement de vacciner 70% de la population algérienne en 2021, et sur le manque de communication autour de la campagne de vaccination, le Dr.Merabet pointe un problème dans la gestion de la crise sanitaire.
« Beaucoup d’informations ne sont pas communiquées, que ce soit au sujet de la vaccination, qu’au sujet du nombre de PCR réalisées, que par rapport au nombre de contaminations dans le personnel de la santé », regrette-t-il.
Pour le Dr Merabet, « ces chiffres manquent pour pouvoir faire une évaluation objective de la gestion de la crise sanitaire liée au Covid-19 en Algérie ».
« Nous sommes dans l’apprentissage. Nous ne prenons pas à juste mesure l’importance de ces éléments d’information dans une pareille situation de crise sanitaire », a-t-il ajouté. Pour lui, le pari de vacciner 70% de la population algérienne en 2021 « ne pourra jamais réussir au vu de la cadence actuelle de la campagne vaccinale et de la réticence constatée face à la vaccination à travers tout le pays. »
Le Dr Bekkat Berkani estime quant à lui que » certains Algériens pensent que le virus est derrière nous », et qu’il y a « là, une responsabilité des autorités qui n’ont pas assez communiqué » sur la question.
Revenant sur les appels à la hausse du nombre de vols d’Air Algérie notamment avec la France, où réside une importante communauté algérienne, le Dr Merabet estime qu’il « faut fluidifier au maximum le déplacement des personnes ». Mais cela reste, selon lui, « tributaire d’une organisation, et de certaines conditions mises en place dans les autres pays ».
Pour Dr Bekkat Berkani, la décision de fermer les frontières a préservé l’Algérie à un « moment donné pour éviter la catastrophe. » « Mais au plan sanitaire, ce n’est pas tout à fait nécessaire actuellement », assure-t-il.