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Covid-19, vaccination, vols d’Air Algérie : entretien avec Bekkat Berkani

Covid-19, vaccination, vols d’Air Algérie : entretien avec Bekkat Berkani

Le Dr Mohamed Bekkat Berkani se dit préoccupé par l’abandon des gestes barrières alors que l’épidémie du covid en Algérie reste sur une courbe ascendante.

Tout en appelant les autorités sanitaires à intensifier la sensibilisation à l’égard de la population, il appelle à alléger le dispositif sanitaire imposé à nos ressortissants venant de l’étranger et à augmenter le nombre de vols de rapatriement.

Comment évaluez-vous la situation épidémiologique liée au covid en Algérie ?

Il y a une stabilisation dans la hausse. D’un côté, c’est préoccupant, parce que les cas sont tous hospitalisés. Cela veut dire qu’il y a une certaine gravité des cas covid.

En témoigne le nombre de décès. Les services de réanimation sont plus au moins pleins. Finalement, il y a une gravité non dans le nombre mais dans la maladie elle-même. Et c’est ce qui me préoccupe.

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Les Algériens ont totalement abandonné les mesures barrières anti-covid, en particulier le port du masque. Est-ce que c’est inquiétant ?  

Les Algériens ont ‘’décidé’’ que l’épidémie est derrière eux. Et c’est une erreur fondamentale. L’été est propice aux rassemblements en tous genres. On parle de la réouverture des salles des fêtes. Des cérémonies de mariages se tiennent dans des hôtels et dans des domiciles et dans des villas louées…tout cela est préoccupant.

Pourquoi c’est préoccupant ? Parce que nous n’arrivons toujours pas à décoller en matière de vaccination. Et c’est là qu’est la grande difficulté.

On a toujours plaidé pour la transparence pour connaître le nombre de personnes vaccinées et par quel type de vaccin. Il y a une réticence au vaccin AstraZeneca.

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Or, depuis des mois nous disons qu’il faut communiquer car nous avons droit à la vérité. Le ministère de la Santé n’a pas joué le jeu. Il nous donne le nombre de cas qui échouent dans les hôpitaux publics mais on ne connaît pas le nombre de cas qui atterrissent chez les médecins du secteur privé et qui ne sont tout simplement pas comptabilisés. Et cela, on le tient de l’association des biologistes médicaux.

L’abandon des gestes barrières et le retard dans la vaccination font-ils craindre une 3e vague de covid en Algérie ?

Concernant les gestes barrières, l’explication est d’abord psychologique. Les Algériens sont fatigués. Ils ne voient plus l’utilité du vaccin. Or, il faut les convaincre et ne pas relâcher la pression.

Quelle évaluation faîtes-vous de la reprise des vols d’Air Algérie et des opérations de rapatriement de nos ressortissants ? 

J’ai déjà eu à le dire : le test PCR de moins de 36 h et à l’arrivée un test antigénique suffisent. Il faut juste dire aux gens d’aller se confiner chez eux. Je parle des ressortissants qui viennent de pays où la vaccination a dépassé un certain stade : la France métropolitaine, la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Italie qui sont bien avancés en matière de vaccination.

Nos ressortissants qui sont vaccinés ont le droit de rentrer sans subir le confinement. Je pense qu’il y a lieu d’alléger le dispositif et aussi d’augmenter le nombre de vols. On ne peut pas continuer comme cela.

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