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Covid dans les écoles : « On ne sait pas s’il s’agit d’un nouveau variant »

Covid dans les écoles : « On ne sait pas s’il s’agit d’un nouveau variant »

L’Algérie connait une légère recrudescence des cas de contamination au Covid-19. Pour la première fois depuis le 19 septembre dernier, la barre symbolique des 200 cas positifs en 24 heures a été franchie vendredi 10 décembre.

Pour le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de santé publique (SNPSP), « il y a actuellement des indicateurs qui doivent nous interpeller et stimuler notre attention. »

« Nous recensons aujourd’hui des cas au niveau des consultations, des urgences et des points de garde. Au niveau des hospitalisations, des services qui étaient quasiment vides, comptent maintenant des dizaines de malades », alerte le spécialiste.

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Le Dr Merabet précise toutefois que « bien qu’il y ait à Alger et Blida des foyers actifs, dans le nord du pays, la situation de manière générale reste pour l’heure stable et maîtrisée. Dans les wilayas de l’intérieur et du sud, la situation n’est vraiment pas inquiétante ».

« Une décision non justifiée » 

Revenant sur la décision du ministère de l’Education nationale d’avancer d’une semaine la date de début des vacances d’hiver pour les élèves des trois paliers au jeudi 9 décembre, le Dr Merabet estime que la situation sanitaire et les informations communiquées par le ministère de la Santé ne justifient pas une telle mesure.

« Nous n’avons pas beaucoup de détails pour expliquer pourquoi cette mesure a été adoptée. Il faudrait avoir plus d’informations par rapport à la situation. Personnellement, je ne pense pas que cette décision soit justifiée », déclare le Dr Merabet.

« Depuis le début de la pandémie, les données qui sont présentées par les autorités sanitaires chargées de gérer et communiquer sur tout ce qui attrait à la situation pandémique, sont rares « , déplore-t-il.

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« On nous parle de cas avérés de Covid dans le milieu scolaire. Il faudrait donner plus d’éléments d’information : dans quelles wilayas et dans quelles écoles exactement. On nous dit aussi qu’il y a beaucoup d’enfants hospitalisés dans les services de pédiatrie pour des problèmes liés à des maladies respiratoires. Mais cela peut être aussi bien dû au Covid ou à une autre maladie respiratoire. Encore une fois, il faut plus de détails », appuie le président du SNPSP.

Selon le Dr Merabet, « l’année scolaire avait déjà commencé timidement avec des horaires aménagés, le travail en groupes, une compression des heures de cours et de l’emploi du temps. Une telle décision aura forcément un impact négatif sur l’apprentissage, sur l’enseignement et sur le fonctionnement des établissements scolaires ».

Autre problème souligné par le spécialiste : l’absence de mesures pour accompagner cette décision.

« Une telle décision ne peut pas être instaurée sans mesures complémentaires comme un confinement, qu’il soit total ou partiel, ou un couvre- feu. Ils ferment les écoles, renvoient les élèves chez eux mais ne précisent pas s’ils doivent rester confinés, s’ils sont interdits de sortir. Tout cela doit être dit », réclame le Dr Merabet.

« Objectivement, cette décision pousse à la réflexion et suscite beaucoup d’interrogations aussi bien au niveau des professionnels de la santé que pour les familles », ajoute le spécialiste.

La menace Omicron

Depuis le 24 novembre, date à laquelle un nouveau variant du coronavirus, Omicron, a été détecté en Afrique du Sud, un vent de panique souffle dans le monde.

« Selon les dernières informations qui proviennent de l’OMS et des spécialistes en Afrique du Sud, il s’agit d’un variant qui se propage très rapidement, probablement plus rapidement que le Delta, mais  au niveau clinique, il s’agit de formes légères et modérées », rassure Dr Merabet.

Faut-il s’inquiéter de ce nouveau variant en Algérie ? Circule-t-il déjà dans le pays ? Officiellement, l’Algérie n’a, à ce jour, enregistré aucun cas positif à la nouvelle souche du virus. « Le variant a peut-être circulé, on ne le sait pas. Il faut s’attendre à ce que ce variant circule », prévient le spécialiste.

« Nous n’avons pas de séquençage en Algérie pour déterminer si les cas enregistrés actuellement sont dus au variant Delta, qui est aujourd’hui le variant dominant, ou bien s’il s’agit d’un nouveau variant qui circule dans le pays. On ne le sait pas. Ici, malheureusement, le séquençage se fait au niveau d’un seul centre qui est l’Institut Pasteur d’Algérie, ce qui est très insuffisant », déplore-il

Mais une chose est sûre pour Dr Merabet, face à la menace de ce nouveau variant, il ne faut pas fermer les frontières. Pour le président du SNPSP, fervent défenseur du pass sanitaire et du pass vaccinal, « il ne faut pas être dans la contradiction: d’une part lever toutes les restrictions et d’autre part mettre en place une mesure aussi radicale. Fermer hermétiquement les frontières n’est pas une solution. Il faut être rationnel et objectif  et agir en conséquence avec notre situation », conclut le spécialiste.

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