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Covid en Algérie : le commerce juteux des compléments alimentaires

Covid en Algérie : le commerce juteux des compléments alimentaires

S’il y a un domaine en Algérie qui ne connaît pas la crise, par temps de Covid, c’est bien celui des compléments alimentaires. Après la vente des masques et autres gels hydrauliques, c’est au tour du zinc, vitamine C, gingembre et autres plantes d’avoir le vent  en poupe.

Dans les pharmacies et chez les herboristes, les clients se bousculent pour en acheter. Une seule idée en tête : renforcer le système immunitaire afin de faire barrage à la quatrième vague du Covid qui sévit actuellement dans notre pays.

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Vitalité assurée

Dans une pharmacie d’Alger-centre, la vendeuse nous confirme la tendance. « Les boîtes de Zinc associées à la vitamine C n’ont pas le temps de prendre la poussière sur les étagères. Malgré leur prix élevé : entre 850 da et 1400 da la boîte, ajouté au fait que ce n’est pas remboursé par la sécurité sociale, les clients mettent la main au porte- monnaie. Même ceux qui ne sont pas contaminés par le covid préfèrent prendre les devants en renforçant leur immunité ».

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Alors que nous échangeons avec la pharmacienne, une dame s’approche du comptoir et demande une boîte de Zinc + vitamine C en capsules. « C’est pour ma mère qui vient de chopper le covid pour la 3e fois », dit-elle. « Maintenant, plus besoin de voir le médecin. On connaît le traitement par cœur. Les compléments alimentaires ont prouvé leur efficacité pour se remettre vite d’aplomb après une infection au covid », commente-t- elle.

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Notre tournée se poursuit dans deux autres pharmacies de la capitale et partout le même constat. L’industrie des compléments alimentaires a explosé depuis le début de la pandémie.

« Avec un pic supplémentaire de consommation à chaque nouvelle vague ! », confirme un pharmacien qui ajoute : « Les gélules de Zinc et de vitamine C se vendent comme des petites pains. Certaines sont fabriquées en Algérie mais la plupart sont importées, notamment d’Espagne et d’Allemagne ».

La santé n’a pas de prix

BF Store DZ est un commerce spécialisé dans la vente de compléments alimentaires. Située au Boulevard Amirouche dans le centre-ville d’Alger, cette enseigne a vu sa clientèle augmenter depuis la crise sanitaire due au covid 19.

« D’habitude, nos clients sont essentiellement des sportifs mais depuis la pandémie d’autres consommateurs franchissent le seuil de notre magasin. Nos produits sont importés essentiellement de Pologne et des Etats-Unis. Zinc, vitamine C et vitamine D arrivent en tête des ventes en ce moment », affirme le vendeur.

Sur les rayons, les prix sont affichés : boîtes de Zinc : 1500 da ; vitamine C : 1900 da ; vitamine D : 3200 da… Un commerce des plus juteux !

Se soigner par les plantes

Vous l’aurez certainement remarqué, depuis le déferlement du virus, de nouvelles herboristes ont ouvert à Alger. Rue Ferhat Boussad, (Ex-Meissonnier), deux enseignes spécialisées dans la vente de plantes, de tisanes et de miel ont pignon sur rue.

« Nos clients nous réclament tout ce qui booste le confort respiratoire et renforce l’immunité contre l’infection du covid », indique le vendeur. « Infusions à base de gingembre, thym,  pollen, verveine,  moringa, et origan se vendent rapidement. Moulu, frais ou en graines, ces plantes sont miraculeuses surtout en ces temps de pandémie. Ces traitements sont naturels et ne contiennent pas de produits chimiques », conclut –il.

La boutique ne désemplit pas. Nous discutons avec Moulay, un quinquagénaire qui s’est déplacé dans cette herboristerie pour acheter un paquet d’infusion de gingembre au miel « Ça coûte 600 DA. Le prix a augmenté de 100 DA mais je vais quand même en prendre car cela m’aide à passer l’hiver sans grippe et me protège également du covid », explique-t-il

Verveine : 5000 dinars algériens le kilo, origan : 3000 DA, clou de girofle : 400 DA, ail : 900 DA, les prix affichés ne découragent pas les clients. « Mieux vaut prévenir que guérir », commente le vendeur.

Attention danger

Cette quatrième vague de covid -19 a  accéléré la vente de compléments alimentaires réputés pour leur effet immunitaire. Un booster de vitalité qui agit comme un bouclier contre le virus et dont les Algériens font provision chaque jour dans les pharmacies et herboristeries.

Toutefois, cette ruée sur les compléments alimentaires pourrait avoir de graves répercussions sur la santé des consommateurs. Le Dr Mohamed Yousfi, chef du service infectiologie de l’hôpital de Boufarik, met en garde sur le recours des Algériens à l’automédication et à la phytothérapie. Dans une déclaration à l’APS, il explique que certaines plantes contiennent des « principes actifs qui peuvent être dangereux pour la santé des personnes. »

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet met aussi en garde contre un mauvais usage de ces produits qui peut entraîner de graves complications.

Pour lui, la phytothérapie et la prise de compléments alimentaires doivent être recommandés par les spécialistes.

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