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Covid : l’Algérie face à une nouvelle vague

Covid : l’Algérie face à une nouvelle vague

L’Algérie connaît un rebond des contaminations au Covid-19, même si la situation n’est pas très inquiétante.

En moins de deux semaines, le nombre de nouveaux cas positifs en 24 heures est passée de moins de 10 à 50 nouvelles infections mardi 19 juillet.

Les chiffres officiels ne reflètent pas toutefois la réalité du terrain.

Les échos parvenant des différentes régions du pays font état dune reprise vigoureuse des contaminations.

| Lire aussi : Rebond du Covid-19 en Algérie : le Pr Djenouhat explique les raisons

Le ministre de la santé, Abderrahmane Benbouzid, a confirmé mardi 19 juillet, une tendance à la hausse dans certaines wilayas, citant entres autres : Oran, Ouargla, Sétif…

 Il se veut néanmoins rassurant. « Nous avons un seul malade sous respirateur artificiel, un seul malade en réanimation, tous les autres (cas) sont des malades qui sont hospitalisés. On est à 120 ou 115 malades dans tout le pays, dont une vingtaine à Alger. Ce qui, étant donné ce que nous avons connu (lors des précédents pics), n’est pas très inquiétant ».

Et de préciser : « Si je dis que ce n’est pas inquiétant, c’est en tenant compte des chiffres d’aujourd’hui. J’ai demandé aux directeurs de la santé (…) de re-préparer le dispositif dans le cas où les chiffres montaient. À ce moment-là, on va ouvrir les services Covid et tout le dispositif sera mis en place ».

Le Pr Benbouzid estime qu’il y a lieu  de prendre en considération l’évolution de la pandémie dans le monde, ce d’autant « que nous avons ouvert les frontières terrestres (avec la Tunisie, le 15 juillet, ndlr)« .

Ce qui en appelle selon lui à une mobilisation, d’autant que les Algériens vont se déplacer en force avec le risque d’importation du virus.

« Nous n’aurons pas de congé », a promis Benbouzid qui sonne la mobilisation du personnel de santé pour faire face à la nouvelle vague de Covid-19.

« Nous resterons dans un état de vigilance accrue », assure-t-il.

Concernant le sous-variant de l’Omicron, le BA5 désormais dominant en Algérie selon l’Institut Pasteur, le ministre de la santé s’est voulu rassurant sur le fait qu’il n’est pas dangereux, appelant à s’accommoder avec lui.

« C’est le début d’une nouvelle vague »

De leur côté, des spécialistes confirment cette tendance à la hausse des cas Covid, même si la situation n’est pas inquiétante.

« Nous le disons depuis plus de deux semaines déjà. C’est le début d’une nouvelle vague en Algérie », rappelle  le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) dans une déclaration à TSA.

« La conduite à tenir est la même. Il faut tout simplement remettre en place (réactiver) le dispositif de veille sanitaire », et le retour aux mesures barrières et l’application des protocoles sanitaires dédiés à certaines activités, notamment dans les transports.

« Il est important de sensibiliser la population sur le danger potentiel de cette nouvelle vague et la nécessité de se conformer aux recommandations des autorités sanitaires », insiste le Dr Merabet.

Il préconise de lancer des enquêtes épidémiologiques autour des cas confirmés pour limiter l’effet de la transmission.

Même si la majorité des cas sont légers à modérés, y compris dans d’autres pays où la pandémie fait rage, le praticien de santé publique note qu’il existe « des cas graves qui relèvent d’une prise en charge en réanimation » se basant sur les témoignages de collègues qui exercent en milieu hospitalier.

« Il est important de sensibiliser la population sur le danger potentiel de cette nouvelle vague et la nécessité de se conformer aux recommandations des autorités sanitaires », recommande le médecin.

À l’occasion de la réouverture des frontières terrestres avec la Tunisie et la hausse du nombre de vols internationaux d’Air Algérie, le praticien appelle au renforcement du contrôle sanitaire aux frontières.

Si la situation épidémiologique n’est pas très inquiétante, elle représente toutefois un risque pour les catégories de personnes vulnérables comme les malades chroniques et les personnes âgées, selon les spécialistes.

Les symptômes du nouveau variant BA5 sont généralement caractérisés par de la toux, de la fatigue, de la fièvre, des céphalées et l’asthénie, mais aussi de douleurs à la gorge.

« Ce sont des formes légères, elles ne nécessitent ni l’hospitalisation ni l’oxygénation. On est plus ou moins rassuré », a affirmé à TSA, le Pr Salah Lellou, chef de service pneumologue à l’EHU d’Oran.

Ce qui fait défaut, ajoute le spécialiste, c’est l’abandon des gestes barrières en Algérie.

Il appelle à revenir à ces mesures notamment le port du masque.

« Le secteur sanitaire doit se tenir prêt à toute éventualité », enjoint le Pr Lellou qui juge qu’ « on a suffisamment tiré de leçons de ce qui s’est passé auparavant », en référence notamment aux ravages du variant Delta qui a fait des dizaines de victimes et causé une crise dans les hôpitaux il y a une année en Algérie.

En sus des mesures barrières, le spécialiste recommande aussi la vaccination.

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