En continu

“Crimes de guerre” au Yémen : Washington défend la coalition menée par Ryad

Washington a défendu mardi la coalition sous commandement saoudien intervenant militairement au Yémen, que l’ONU accuse de “crimes de guerre”, ajoutant que les Etats-Unis continueraient à lui fournir un appui, pour contrer les rebelles Houthis soutenus par l’Iran.

L’ONU a accusé la coalition dirigée par Ryad d’être responsable de “crimes de guerre” avec des raids ayant tué des dizaines d’enfants depuis début août au Yémen. Or les Etats-Unis fournissent à cette coalition arabe, à laquelle participent notamment les Emirats arabes unis, une aide en carburant et en formation militaire.

“Depuis plusieurs années, nous coopérons avec les Saoudiens et les Emiratis, en faisant tout notre possible pour réduire les risques que des innocents soient blessés ou tués”, a déclaré le ministre américain de la Défense Jim Mattis, au cours d’une conférence de presse. “A aucun moment avons-nous senti des rebuffades ou de l’indifférence quand nous avons exprimé nos préoccupations”.

“La formation que nous leur avons donnée, nous savons qu’elle a eu des résultats”, a ajouté le chef du Pentagone.

“Nous avons vu des pilotes reconnaître en plein vol les dangers d’une mission et refuser de larguer (des bombes) alors qu’ils y avaient été autorisés”, a-t-il ajouté. “Nous avons vu des procédures mises en place pour délimiter des zones” d’exclusion autour des écoles ou des hôpitaux.

“Nous reconnaissons que chaque erreur (…) est absolument tragique, mais nous n’avons constaté aucun mépris insensible de la part des personnes avec qui nous travaillons”, a conclu M. Mattis. “Nous continuerons donc à travailler avec eux pour limiter cette tragédie”.

Les militaires américains partagent avec les pilotes saoudiens et émiratis leurs techniques pour lancer des frappes sur l’ennemi en épargnant les civils au maximum, mais la coalition a été accusée de multiples bavures, notamment deux raids aériens ayant tué le 23 août 26 enfants dans le secteur d’Al-Douraïhimi, dans l’ouest du Yémen.

Début août, un autre raid attribué à la coalition dans la province de Saada, fief des Houthis dans le nord, avait frappé sur un marché un bus qui transportait des enfants, tuant 40 d’entre eux et poussant le secrétaire général de l’ONU à appeler à une enquête indépendante.

“Nous remettons constamment en question le soutien que nous apportons, oui”, a admis M. Mattis, questionné sur les accusations de l’ONU. “Mais la meilleure chose à faire, c’est de parvenir à une négociation sous l’égide de l’ONU”.

Les plus lus