Le sénateur du FLN, Abdelouahab Benzaim, a relancé ce jeudi 14 octobre le débat sur le projet de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie qui a été initié en 2010, alors que les relations franco-algériennes traversent une période de froid inédite.
« En tant que parlementaires, nous sommes d’accord pour criminaliser le colonialisme. Il n’y a aucun débat là-dessus », a déclaré Abdelouahab Benzaim à El Hiwar. « Il faut criminaliser le colonialisme », a-t-il insisté en réclamant aussi « l’indemnisation » de l’Algérie par la France des 130 ans de colonisation.
« Quand l’Etat français honore les harkis et ses soldats qui ont fait la guerre d’Algérie et commis des crimes, il est de notre droit de criminaliser la colonisation », a-t-il ajouté.
Le sénateur Benzaim a expliqué qu’ « une fois le projet de loi criminalisant la colonisation française en Algérie sera soumis au Parlement, nous voterons pour ».
Un projet de loi datant de 2010
Abdelouahab Benzaim a indiqué toutefois que la présentation de ce projet de loi au Parlement ne dépend pas des parlementaires, mais qu’il est lié à la politique étrangère du pays qui fait partie des prérogatives du président de la République.
« Le projet de criminaliser le colonialisme est du ressort du premier responsable de la politique étrangère du pays », en l’occurrence le président de la République, a-t-il dit. « Le problème n’est pas dans les signatures (…) C’est le président de la République qui peut donner le feu vert pour ce genre de projet de loi », a-t-il précisé.
En 2010, le gouvernement algérien avait bloqué, pour des considérations « juridiques et diplomatiques », le projet de loi criminalisant le colonialisme qui a été initié par un groupe de députés du FLN, en une réponse à une Loi glorifiant le rôle positif de la colonisation adoptée en France en 2005, qui a été ensuite modifiée en février 2006.