Le Parlement espagnol a adopté une motion non contraignante appelant le gouvernement espagnol à revenir sur sa décision concernant le Sahara occidental.
Ça bouge en interne en Espagne concernant la relation avec l’Algérie, sérieusement affectée par le revirement historique du gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental.
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Le 18 mars dernier, le gouvernement espagnol a annoncé son soutien au plan d’autonomie marocain, rompant avec la neutralité de l’ancienne puissance colonisatrice du territoire.
Cette réconciliation avec le Maroc s’est faite au détriment de la relation avec l’Algérie qui a rappelé son ambassadeur à Madrid et suspendu, le 8 juin, le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qui lie les deux pays depuis 20 ans.
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Ce sont surtout les mesures d’ordre économique prises par Alger qui mettent le gouvernement espagnol dans une situation délicate vis-à-vis des hommes d’affaires de son pays et une partie de la classe politique. Les critiques à l’égard de Pedro Sanchez n’ont pas cessé depuis le 18 mars.
Ce jeudi 30 juin, la question a figuré parmi les points d’une motion votée par le parlement espagnol, le Congrès des députés, incluant aussi l’augmentation du budget de défense.
La motion, non contraignante, appelle le gouvernement à rétablir la relation politique, économique et commerciale avec l’Algérie, en retournant pour cela à « la position de neutralité active quant à l’avenir du Sahara ».
La pression monte sur Sanchez
Malgré des divergences entre les groupes parlementaires, ce point a été adopté avec 214 voix pour, 120 contre et 10 abstentions. Il a reçu le soutien du PP (parti populaire, droite), Vox, Cs et des partenaires de la coalition, United We Can, et des alliés parlementaires, ERC, Bildu, PNV, Más País, Compromís et PDeCAT, entre autres, rapporte le site de RTVE.
La pression monte sur le gouvernement sur Pedro Sanchez à cause de la crise qu’il a provoquée avec un partenaire économique important qui achète à l’Espagne entre 2 et 3 milliards de dollars de marchandises par an et qui est son principal fournisseur de gaz, à hauteur de 45% de ses besoins.
Le vote de cette motion, non contraignante, intervient quelques jours après une interview retentissante de l’ancien Premier ministre José Maria Aznar dans laquelle il a fustigé le gouvernement actuel et mis en garde que l’Espagne allait « payer cher » la crise actuelle avec l’Algérie.