Le gouvernement peine à résoudre la crise de liquidités qui sévit en Algérie depuis plusieurs mois, obligeant les détenteurs de comptes de CCP à observer des files d’attente interminables devant les bureaux de poste.

À défaut de trouver des solutions, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, multiplie les promesses, sans les concrétiser. Ce mardi, il s’est engagé encore à régler le problème de liquidités rencontré en Algérie dès la semaine prochaine et de « mettre fin à ce phénomène » avant le mois de Ramadan à venir.

« Nous essayons de répondre à ce besoin là en mettant en place tous les mécanismes qui sont possibles et prévus légalement pour répondre aux besoins de satisfaction de la liquidité », affirme M. Benabderrahmane dans un entretien accordé à la radio étatique francophone.

« Il y a eu déjà la mise en place d’un comité de veille qui regroupe tous les intervenants de la place pour permettre de juguler ce phénomène et de répondre aux besoins au cas par cas », indique le ministre, précisant que « c’est vrai qu’il y a parfois un stress, un manque, mais à chaque fois ce comité de veille travaille parfois seize heures par jour et même H24 quand il y a un stress dans les périodes de pointe pour répondre aux différentes demandes des bureaux de poste ».

« Effectivement, il y a l’étendue du territoire ce qui impacte un peu l’acheminement de la liquidité des bureaux de poste mais à chaque fois qu’il y a une tension ou pression, elle est tout à fait prise en charge par ce comité et le bureau de poste concerné est alimenté », souligne le ministre des Finances.

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Promesses non tenues

« Il y a des mesures beaucoup plus radicales qu’on est en train de mettre en place. C’est l’injection de la liquidité. Comme vous avez observé, le jeudi passé il y a eu la mise en circulation du nouveau billet (de 2000 DA). D’ici la semaine prochaine, il y aura aussi une grande quantité qui sera injectée et aussi à la veille du mois de Ramadan pour mettre fin à ce phénomène qui devient stressant », soutient M. Benabderrahmane.

Ce n’est pas la première fois qu’Aymen Benabderrahmane s’engage publiquement à régler le problème de liquidités auquel sont confrontés les Algériens. En juillet 2020, le ministre des Finances avait affirmé que le problème de liquidités était « conjoncturel » et qu’il était en voie de résolution.

« Il est vrai que nous sommes une économie de cash mais c’est conjoncturel. Il y a de la liquidité. C’est le sentiment de frustration qui a accentué la situation », avait affirmé M. Benabderrahmane, cité par Algérie-Eco, parlant également de « mini stress de liquidité ».

En septembre 2020, le ministre Benabderrahmane avait une nouvelle fois affirmé que le problème était conjoncturel et qu’il serait résolu dès octobre suivant, rapportait El Moudjahid.

En novembre 2020, Aymen Abderrahmane avait affirmé que le problème de liquidités enregistré au niveau des bureaux d’Algérie Poste et des banques serait réglé définitivement dès décembre suivant.

« Le problème de liquidités devra être réglé définitivement, début décembre prochain », avait-il affirmé dans une déclaration à la presse à l’issue de l’adoption par les membres du Conseil de la Nation du projet de loi de Finances pour l’exercice 2021, citée par l’agence officielle APS.

Aymen Benabderrahmane est ministre des Finances depuis juin 2020, et le problème de liquidité dans les bureaux de poste se pose toujours en dépit de ses nombreuses promesses.