Le Dr Mohamed Bekkat Berkani appelle à la mise en place d’un « véritable état-major de guerre » pour faire face à la crise de l’oxygène qui affecte les hôpitaux alors que l’Algérie fait face à une flambée du covid-19.

Les hôpitaux font face à un afflux de malades covid-19 et au manque d’oxygène. Des malades meurent faute d’oxygène. Que se passe-t-il ?

Il est vrai que les professionnels de santé que nous sommes sont assaillis par les demandes d’hospitalisation. Des cas graves du covid-19 en complication, en insuffisance respiratoire, et qui nécessitent un traitement d’oxygénothérapie d’urgence.

Or, il se trouve que cette pénurie d’oxygène au niveau du lit du malade est véritable et vérifiable. Elle est grave. Ce qui se passe, c’est que les autorités dont le ministère de la Santé, disent que l’oxygène est en production suffisante. Ils disent qu’il ne manque pas, que l’oxygène est disponible, mais qu’il y a un problème de transport. Qu’il y’ a un problème de stockage dans les hôpitaux. C’est une réalité.

Mais il est temps, pour ne pas perdre des malades, d’établir un véritable état-major de guerre, pour essayer de répartir l’oxygène disponible sur tout le territoire national, de façon évolutive, dans tous nos hôpitaux. Du moins, là où il y a des malades qui sont en état de danger de mort.

Ce que l’on demande, ce n’est pas de faire des constats. L’ère des constats est terminée.

Si nous continuons comme ça, nous allons perdre de plus en plus de malades. Et la nation se souviendra que l’Algérie, un jour, n’a pas pu donner de l’oxygène à ses malades.

Il ne s’agit pas d’un traitement rare. Il s’agit seulement de l’oxygène. Il y a des solutions multiples. Il y a des solutions que nous avons en particulier envisagées par rapport aux concentrateurs d’oxygène.

Dans la mesure où des Algériens qui sont capables, tout un chacun, de ramener un ou deux concentrateurs, pour peu qu’on leur laisse la possibilité d’avoir des places d’avion et d’ouvrir nos lignes aériennes. Il est temps de faire une stratégie de guerre, sinon nous serons tous responsables dans cette situation.

L’Algérie est frappée de plein fouet par la flambée du Covid-19, faut-il revenir à un confinement strict pour casser la chaîne des contaminations ?

C’est en rapport à la situation épidémiologique, au nombre de cas positifs de covid-19. Si le confinement qui est aujourd’hui de 20 h à 6 h du matin, donne des fruits, et que les gens respectent les gestes barrières, ainsi que les différents confinements connexes, telle que l’interdiction des plages, et que nous arrivions à un plateau par rapport au nombre de cas réels, et non pas au nombre de cas officiels, et surtout au nombre de cas graves, il est clair que nous pouvons infléchir la courbe des contaminations.

Au lieu de durcir le confinement, on devrait accélérer et agir sur la vaccination, et la vitesse de vaccination. Mais là c’est un autre débat. Car cela sous-entend la disponibilité des vaccins, une véritable stratégie vaccinale, et une organisation vaccinale. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.