Politique

Crise économique : la planche à billets redémarre

La Banque d’Algérie a créé 4005 milliards de dinars au 30 septembre 2018 depuis le lancement en octobre 2017 du financement non conventionnel, communément connu sous le nom de processus de « la planche à billets », selon la situation mensuelle de la Banque d’Algérie publiée dans le dernier journal officiel.

Ces 4005 milliards de dinars, représentant près de 34 milliards de dollars américains, ont été créés sous forme de titres émis ou garantis par l’État algérien conformément à l’article 45 bis de l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit complétée par la loi n°17-10 du 11 octobre 2017.

C’est la première fois que la planche à billets est sollicitée depuis le mois de mars dernier. Le montant créé dans le cadre du financement conventionnel n’avait en effet plus bougé depuis que la Banque d’Algérie a annoncé en mars dernier que 3585 milliards de dinars avaient été créés. Un financement supplémentaire de 420 milliards de dinars a donc été « dégagé » durant le mois de septembre 2018.

Pour rappel, la Banque d’Algérie a annoncé que 2185 milliards de dinars avaient été créés dans le cadre de la planche à billets au 30 novembre 2017. 1400 milliards supplémentaires avaient été créés pour amener le montant du financement non conventionnel à 3585 milliards au 31 mars 2018.

Qu’est-ce que la planche à billets ?

Lorsque le projet de loi portant amendement de la loi sur la Monnaie et le crédit introduisant le recours au financement non conventionnel a été adopté en septembre 2017 , le gouvernement avait expliqué que cette réforme permettra à la Banque d’Algérie de prêter directement au Trésor public « afin de permettre à ce dernier de financer les déficits du budget de l’État, de financer la dette publique interne et d’allouer des ressources au Fonds national de l’investissement ».

L’argent prêté au Trésor public devant bien provenir de quelque part, la Banque d’Algérie devra ainsi recourir à un processus de création monétaire. Si autrefois il s’agissait d’imprimer systématiquement de l’argent à travers une littérale planche à billets (d’où le terme), la création monétaire s’effectue de nos jours de manière scripturale, c’est-à-dire sous forme électronique dans les ordinateurs de la Banque centrale algérienne. Il s’agit donc de jeu d’écriture entre la Banque centrale et le Trésor public.

Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, chiffrait en octobre 2017 les besoins du Trésor Public en matière de financement à 570 milliards de dinars en 2017, à 1815 milliards en 2018 et à 580 milliards en 2019. Les montants annoncés par Raouya se sont finalement avérés faux, puisque 4005 milliards de dinars ont été créés à fin 2018 soit le double de ce qui était annoncé.

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