Le ministre français de l’Industrie, Marc Ferraccia, a appelé son pays à prendre en considération dans ses tensions avec l’Algérie, la communauté algérienne vivant en France.
Le ministre emboîte le pas à l’historien français Benjamin Stora qui a exprimé, il y a quelques jours, des inquiétudes concernant les franco-algériens.
« Ceux qui vont en faire les frais de cette crise, ce sont les franco-algériens », a affirmé, en effet, jeudi 27 février, l’historien sur le plateau de BFMTV. « Ils sont très inquiets parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont de la famille en France et en Algérie. À partir de là, ils ont le sentiment d’être pris en otage », a-t-il expliqué.
Ce dimanche 2 mars, Marc Ferraccia a appelé la France à tenir compte de la situation de la diaspora algérienne dans l’Hexagone. Le ministre français de l’Industrie a affirmé en effet que la France doit «tenir compte de la communauté des Français d’origine algérienne et des Algériens en France». Pour lui, ces derniers vivent «très mal cette situation».
Invité du Grand rendez-vous sur CNEWS, Marc Ferraccia a expliqué : «quand vous êtes témoins de tensions entre deux pays qui vous sont très chers, vous le vivez mal ». Le ministre a par ailleurs soutenu que son pays doit «renouer une forme de dialogue avec le gouvernement algérien pour obtenir des résultats, et notamment sur les OQTF».
Des déclarations en fait qui vont à contre sens des sorties du ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, qui s’entête dans son bras de fer contre l’Algérie. Ce dimanche, dans un entretien au Figaro, il a poursuivi sa rhétorique hostile aux Algériens. Si l’Algérie « ne respecte pas ses engagements, en multipliant les provocations », elle « s’exposera à une riposte de notre part », a-t-il menacé.
Vendredi dernier pourtant, le président français Emmanuel Macron a tenu un message d’apaisement entre l’Algérie et la France. « Parce que nous n’avancerons pas s’il n’y a pas un travail, on ne peut pas se parler par voie de presse. C’est ridicule. Ça ne marche jamais comme ça », a-t-il dit.
« Les choses se font bien quand elles se font avec exigence, avec engagement. Mais il ne faut pas qu’elles fassent l’objet de jeux politiques », a-t-il ajouté, en allusion aux ambitions de son ministre de l’intérieur. Un message interprété comme un véritable désaveu.
