S’exprimant au Forum de Doha (26 et 27 mars), Ramtane Lamamra a explicité la vision de l’Algérie pour le règlement définitif de la crise libyenne.
Le ministre algérien des Affaires étrangères a d’abord évoqué la question de l’élection présidentielle en Libye, reportée à plusieurs reprises, rappelant que le scrutin « ne doit pas être une fin en soi » et estimant qu’il est « tributaire des avancées réalisées dans les autres processus qui doivent fonctionner de façon cohérente et complémentaire ».
« Nous estimons qu’il faut accorder le même intérêt aux processus politique et sécuritaire », a plaidé Ramtane Lamamra, dont les propos ont été rapportés dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie algérienne a aussi appelé à préserver et à consolider le cessez-le-feu en actionnant toutes ses clauses, notamment « le déploiement des observateurs internationaux et locaux et le retrait des forces et combattants étrangers ainsi que des mercenaires et l’interdiction d’acheminement d’armes vers la Libye ».
« Tourisme politique »
« Vu les retombées de la crise libyenne sur les Etats riverains, ces derniers aspirent à contribuer à la concrétisation des objectifs du processus sécuritaire en collaboration avec le comité des 5+5, ce qui a été exprimé avec force au cours de la réunion d’Alger les 30 et 31 août dernier », a indiqué le chef de la diplomatie algérienne.
Pour Ramtane Lamamra, il est aussi important d’éviter, « notamment dans la période actuelle », la multiplication des processus et des initiatives susceptibles d’ « affaiblir le rôle central de l’ONU ». « Nous exprimons notre opposition à ce qui est appelé ‘le tourisme politique’ à travers lequel ses promoteurs se cherchent un rôle régional illusoire aux dépens des intérêts du peuple libyen frère », a-t-il accusé.
Enfin, Ramtane Lamamra a exprimé la disponibilité de l’Algérie à partager avec le peuple libyen son expérience de réconciliation nationale.
« Partant de sa propre expérience, l’Algérie réaffirme l’importance de parvenir à une réconciliation nationale en Libye d’une manière qui garantira de fermer les pages des divergences, d’unifier les rangs et de s’éloigner de la logique du vainqueur et du vaincu », a-t-il indiqué, soulignant que « le retour de la stabilité en Libye a besoin de la contribution de tous ses enfants dans le cadre d’un projet national global et rassembleur qui concrétise leur aspirations légitimes à l’édification d’un Etat démocratique et moderne fondé sur l’égalité en droits et en devoirs ».