Le général à la retraite Hocine Benhadid a adressé ce jeudi une lettre ouverte au chef d’état-major, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, dans laquelle il appelle à trouver une solution politique à la crise en dehors du cadre d’une Constitution qu’il estime « taillée sur mesure par un pouvoir qui refuse toute ouverture démocratique ».
« La solution ne peut être que politique, elle ne peut en aucun cas se trouver dans une Constitution taillée sur mesure par un pouvoir qui refuse toute ouverture démocratique », estime Hocine Benhadid dans sa lettre ouverte publiée par le quotidien El Watan. « Aujourd’hui, si la solution constitutionnelle a permis une avancée par le biais de l’activation de l’article 102, vouloir à tout prix rester dans le cadre de cette Constitution ne peut que mener à une situation de blocage politique, annonciateur de tous les dangers », avance le général à la retraite.
« Par contre, la solution politique sera annonciatrice de la stabilité politique à laquelle nous aspirons tous, une stabilité politique qui ouvrirait les portes du pouvoir et de la gouvernance à toutes les bonnes volontés, à tous les patriotes qui ont ce pays à cœur, à tous ceux qui sont prêts à accepter de mettre les intérêts supérieurs de la nation au-dessus des intérêts étroits de personnes ou de clans, une gouvernances qui rendrait l’alternance au pouvoir une réalité tangible et non un vœu pieux », a-t-il soutenu.
Pour Hocine Benhadid, « la solution constitutionnelle vient de montrer ses limites et les scandales financiers continuent à défrayer la chronique […] Le cantonnement dans une solution exclusivement constitutionnelle ne peut que prolonger la survie politique d’un système honni par toute une nation », a estimé le général à la retraite avant de lancer un appel au chef d’état-major qui était déjà en poste lorsque Benhadid avait été incarcéré pendant neuf mois pour « outrage à corps constitués ».
« Il faut qu’on écoute, Monsieur Gaïd Salah, ce que cette jeunesse descendue par millions dans la rue a à nous dire. Cette jeunesse qui n’a pas suivi les révolutions quand elles ont eu lieu se réveille aujourd’hui pour faire sa propre révolution tranquille et pacifique doit être unique », a affirmé Hocine Benhadid. Avant de conclure : « Les Algériens viennent de démontrer aujourd’hui encore une fois aux yeux du monde entier que lorsque les Algériens font leur révolution, il faut que celle-ci soit unique comme le fut la Révolution de Novembre 54, dont vous faites partie ».