Politique

Crise politique : les préalables du RAJ pour l’ouverture d’un dialogue

Quelle est votre position par rapport à l’appel au dialogue lancé par le chef d’état-major ?

Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ. Le principe du dialogue, personne ne peut le rejeter. D’ailleurs, même nous, dans le cadre du collectif de la société civile pour une transition pacifique, nous avons appelé au dialogue. Et même dans le cadre de la coalition avec d’autres collectifs comme la Confédération des syndicats algériens et le forum civil pour le changement, nous avons appelé au dialogue. Mais tel que proposé par Gaïd Salah, le dialogue ne reflète pas les revendications du mouvement citoyen.

En quoi cet appel au dialogue ne reflète-t-il pas la volonté du peuple ?

Le chef d’état-major s’accroche aux présidentielles quoi qu’il en coûte alors que ces dernières ne sont pas une fin en soi et ne constituent pas une solution à la crise actuelle. Il invoque aussi des solutions constitutionnelles alors qu’aujourd’hui nous faisons déjà face à une période de transition du fait que le pouvoir a usé toutes les formes qui peuvent exister dans la constitution actuelle. Les élections du 4 juillet n’auront sans doute pas lieu, ce qui nous met dans une période de transition.

Nous disons oui pour le dialogue ouvert et inclusif et sans conditions. On peut dialoguer pour discuter du contenu et les mécanismes de la transition démocratique et pacifique. Mais on ne peut pas dialoguer sur l’organisation des élections présidentielles et on ne va pas nous confiner au cadre constitutionnel. La constitution aujourd’hui a perdu de sa substance et toutes les solutions qui peuvent exister dans ce cadre sont dépassées. Aussi, le dialogue ne peut pas se faire avec les symboles du régime comme Bensalah ou Bédoui.

Justement, qui doit mener ce dialogue ?

Pour nous, si le pouvoir veut aller vers un véritable dialogue sérieux et ouvert à tous, il pourra désigner une commission composée de personnalités intègres et acceptées du peuple et c’est à ces membres qu’échoira la tâche de mener le dialogue avec les forces politiques et sociales.

Quels sont vos préalables pour aller vers le dialogue ?

On ne peut aller dans cette direction si on continue à interpeller des manifestants, si on continue à fermer Alger aux Algériennes et aux Algériens. On ne peut aller vers le dialogue si on empêche encore des manifestants de s’organiser. Les préalables ce serait qu’on garantisse les libertés publiques aux Algériens et qu’on lève toutes les entraves à l’organisation au sein de la société. Aujourd’hui, des conférences sont interdites dans plusieurs wilayas. Pour nous, dans de telles conditions on ne peut pas engager de dialogue. Il faut des gages de bonne volonté. Le pouvoir réel pourrait être inspiré, comme je l’ai dit, d’installer une commission composée de personnalités compétentes acceptée du peuple qui parle en son nom.

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