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Crise sans précédent au Maroc : le Nord du pays boudé par les touristes

Crise sans précédent au Maroc : le Nord du pays boudé par les touristes

Par streetflash / Adobe Stock
Une plage au Maroc.

Autrefois très populaire auprès des touristes, le Nord du Maroc traverse une crise inédite cet été. Les hauts lieux touristiques de cette région méditerranéenne enregistrent un très faible taux d’occupation, les professionnels parlent déjà de « mort de l’activité ».

Pendant que les autorités marocaines s’attendaient à une année touristique satisfaisante, les destinations du Nord du pays traversent une « crise sans précédent » en pleine haute saison. Une campagne de boycott des plages marocaines a été lancée par des activistes sur les réseaux sociaux pour dénoncer les prix élevés des locations, des cafés et de la restauration.

À Tanger, Martil, Al Hoceïma, M’diq et bien d’autres hauts lieux du Nord du Maroc qui connaissent une forte affluence chaque année, les rues et les plages sont quasiment vides, a rapporté ce dimanche 21 juillet le média marocain en ligne Media 7, citant des professionnels du secteur.

Tourisme au Nord du Maroc : un avenir incertain

On parle, en effet, « d’une baisse drastique » du nombre de touristes étrangers et locaux dans ces régions, habituellement animées. Confrontés à un important risque de pertes en pleine haute saison, les professionnels craignent pour l’avenir de leurs entreprises.

Selon Mohamed Reda, un promoteur immobilier à Martil, une cité balnéaire située au Nord-Est de Tétouan, la région a connu une baisse de fréquentation de plus de 75 % par rapport à l’année précédente.

Face à cette crise, les prix des locations de vacances meublées ont été réduits de moitié, voire plus pour attirer les vacanciers. Mais malgré cet effort, aucun résultat n’a été constaté. Cela n’est apparemment pas suffisant pour redynamiser les destinations du Nord du Maroc.

L’activité touristique dans le Nord du Maroc est confrontée à un avenir incertain. Les principaux acteurs du secteur espèrent redresser la situation durant le mois d’août prochain afin de sauver la saison. Mais la tâche s’annonce plutôt ardue, d’autant qu’une amélioration significative des services est plus qu’indispensable, ce qui demande énormément de temps.

Les principales raisons qui poussent les touristes à bouder le Nord du Maroc

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation. Concernant les touristes locaux, il s’avère que la hausse du coût de la vie et l’inflation ont fortement réduit le pouvoir d’achat des Marocains. De nombreux vacanciers sont donc contraints de revoir leurs plans, en réduisant notamment la durée de séjour.

La qualité réduite des services touristiques a aussi son impact sur le choix des touristes locaux. La plupart préfèrent, en effet, passer leurs vacances à l’étranger, notamment en Espagne, pour s’offrir un meilleur rapport qualité-prix.

En matière des arrivées étrangères, les touristes ont tendance à bouder les destinations confrontées au surtourisme ces dernières années, privilégiant plutôt les nouvelles destinations hors des sentiers battus.

En plus du phénomène du surtourisme, les destinations méditerranéennes, dont justement le Nord du Maroc, souffrent aussi de la canicule.

L’année dernière, les experts du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ont alerté qu’en raison de la hausse constante des températures, certaines destinations méditerranéennes pourraient être délaissées au profit de zones plus fraîches.

Selon l’ONG, le réchauffement climatique avait entraîné, en 2023, une baisse de 10 % de la fréquentation touristique en Méditerranée depuis un an.

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