Très critiqué sur les réseaux sociaux et même dans la rue vendredi dernier pour avoir accepté de figurer dans le panel qui mènera le dialogue, l’économiste Smaïl Lalmas s’explique.
« J’étais conscient des retombées pour ma popularité de ma décision de faire partie de ce panel. Mais à quoi servirait ma popularité si je ne la mets pas au service de mon pays et de mon peuple ? », s’est-il interrogé samedi soir sur le plateau d’El Bilad TV.
« J’ai accepté de faire partie du panel en posant des conditions. Ce ne sont pas des conditions irréalisables, mais des conditions nécessaires pour le succès de tout dialogue et ce sont des conditions qui sont celles du hirak. Le panel lui-même émane de l’esprit du hirak. On ne peut pas dire que nous sommes venus pour casser le hirak, puisque je suis moi-même issu de ce hirak », a-t-il dit.
Concernant la rencontre avec le chef de l’Etat jeudi dernier, l’économiste explique : « J’ai été à la présidence pour retirer ses prérogatives au chef de l’Etat et les mettre entre les mains du panel. Pour que les résolutions qui émaneront du dialogue aient force de loi, il nous faut des prérogatives. »
Autre point sur lequel Lalmas a été critiqué : sur les réseaux sociaux, les internautes ont largement partagé une de ses précédentes déclarations dans laquelle il mettait en garde ceux qui accepteraient l’invitation au dialogue du pouvoir.
« J’avais effectivement déclaré dans des publications que répondre à l’invitation de Bensalah, en ce moment-là, était de la trahison. Je parlais des partis politiques et des personnalités qui allaient participer au dialogue. Il y avait trois partis qui avaient accepté l’invitation, le reste l’a déclinée. Parce que l’objectif était connu, et je l’avais dit, c’était la régénérescence du système. Aujourd’hui, le dialogue ce n’est pas avec le pouvoir. Au contraire, c’est entre le peuple. Nous avons accepté cette mission pour faciliter le processus de dialogue entre les partis politiques, les étudiants, les personnalités, les syndicalistes, les associations, afin de rapprocher les points de vue et sortir avec une feuille de route acceptée de toutes ces composantes. Aussi, si j’ai accepté d’aller à la Présidence, c’est pour poser des conditions, des mesures d’apaisement, le départ du gouvernement », a-t-il répondu.