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De la misère à la gloire : le fabuleux destin de la famille Zidane

De la misère à la gloire : le fabuleux destin de la famille Zidane

Zinedine Zidane est l’entraîneur le plus convoité en ce moment. La preuve, le club le plus riche au monde, le Paris Saint-Germain, fait de sa venue sa priorité. En tant que joueur, le monde aussi se l’arrachait.

Il a fait une très grande carrière, joué pour de grands clubs, gagné le Mondial 1998 et l’Euro 2000 avec la France, et a fait des débuts incroyables comme entraîneur, gagnant notamment trois Ligues des champions d’affilée avec le Real Madrid. Mais il y a eu de grands sacrifices derrière tout cela.

Tout le monde connaît l’histoire de la famille Zidane. Le père, Smaïl, a quitté la Kabylie très jeune, au début des années 1950, pour chercher du travail en France.

Il s’y installe, fonde un foyer et aura plusieurs enfants dont le cadet, Zinedine, sera l’un des plus grands footballeurs de l’histoire. Mais beaucoup ignorent sans doute tout ce qu’a enduré Smaïl Zidane pour en arriver là.

Si tous les émigrés algériens ont dû galérer pour se faire une place en France, le père de Zidane a vécu la vraie misère lors de ses premières années d’exil, cette misère qui vous contraint par exemple à loger dans un chantier pendant l’hiver le plus rude du siècle, avec le repas le plus frugal qui soit : du pain et du fromage.

Tout cela, Smaïl Zidane le raconte dans un livre sorti en 2017, au titre qui résume tout : « Sur le chemin de pierres, d’Aguemoun au stade de France ». Aguemoun, c’est son village natal, près de Béjaïa, en Algérie.

Le stade de France, c’est là où son fils montera au firmament en marquant deux buts en finale de coupe du monde. C’était à Saint-Denis en juillet 1998. Saint-Denis, c’est justement là où le jeune Smaïl a entamé sa vie d’émigré avant de s’installer définitivement à Marseille où naîtra Zinedine.

Le chantier où il a travaillé comme ouvrier est situé à quelques encablures de l’actuel emplacement du Stade de France. Des années plus tard, son fils gagnera la coupe du monde sur les mêmes lieux. C’est un destin extraordinaire. Mais avant d’en arriver là, il a dû vivre des choses pas très agréables.

Du pain et du fromage

Aller à l’hôtel n’était pas une bonne idée car les gérants obligeaient les clients à manger dans leur restaurant. Or, Smaïl n’avait pas les moyens de se payer une chambre et un repas chaque soir.  « Pour ne pas aller dans ces hôtels qui obligent leurs clients à se restaurer chez eux, ce qui augmente encore le prix de la pension, je décide de dormir sur le chantier, porte de Clignancourt, à deux pas du futur Stade de France de Saint-Denis », raconte-t-il dans son livre.

« Chaque soir après le travail, tandis que mes collègues se dirigent vers le métro, je regagne le petit coin que je me suis trouvé, dans un appartement en construction. Il est à l’abri du vent mais, lorsqu’il pleut, l’humidité imprègne mes pauvres vêtements », se souvient-il.

Pour le dîner, le jeune émigré devra se contenter de très peu : « Deux portions de Vache qui rit, un bout de pain et une banane ». Tout cela à 18 ans !

Ce qui complique davantage les choses, c’est qu’on n’est pas dans une année comme les autres. L’hiver 1954 est l’un des plus rudes qu’a connu l’Europe.

C’est pendant cet hiver que l’Abbé Pierre a lancé son fameux appel pour venir à l’aide aux sans-abri.

« En décidant de passer l’hiver dehors, cette année-là, je n’avais pas imaginé qu’il serait l’un des plus froids du siècle », raconte Smaïl Zindane. Même s’il neige souvent en hiver en Kabylie, sa région natale, il n’a jamais connu aussi rude. « La neige en Kabylie est plus indulgente que ce gel qui paralyse tout. En janvier 1954, à Paris, les températures descendent à – 10 °C. Début février, il fait – 13 °C. L’abbé Pierre l’a crié à la radio : Mes amis, au secours ! Plus personne ne doit dormir dehors ! Plus personne… mais moi, j’y suis encore », poursuit Smaïl Zidane.

A Marseille, il devra encore travailler dur pendant de longues années pour offrir le minimum à ses enfants.

La suite, tout le monde la connait. Elle est plus belle pour le pauvre émigré et sa famille. Le succès planétaire de son fils ne lui a pas tourné la tête. Smaïl a aujourd’hui 85 ans. Il est resté un homme humble qui n’a pas oublié d’où il vient ni par où il est passé.

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