Qu’ils nagent, qu’ils courent ou qu’ils volent, la vitesse des animaux dépend de leur taille mais les plus costauds ne sont pas les plus rapides, selon une étude publiée lundi dans Nature Ecology & Evolution.
“Notre modèle peut déterminer les vitesses maximales des animaux avec une précision de près de 90%“, explique Myriam Hirt du Centre allemand de recherche intégrative de la biodiversité (iDiv) à Leipzig. Il se base uniquement sur la taille des animaux.
Sur terre, les guépards sont champions du monde. Les marlins, des poissons des mers chaudes, fendent les eaux comme aucune autre espèce. Les faucons et les buses volent à 140km/h … Pourtant ces animaux ne possèdent pas les muscles les plus robustes du règne animal dans leur catégorie.
“Alors qu’en théorie les plus grands animaux pourraient être les plus rapides, l’énergie et le temps nécessaire pour que leur gros corps fournissent une accélération les pénalisent“, explique la chercheuse.
Car, selon l’étude, la vitesse maximale d’un animal dépend de sa capacité à augmenter sa vitesse le plus rapidement possible. Et l’accélération n’est pas l’apanage des grands gabarits même s’ils sont musclés.
Bouger rapidement nécessite beaucoup d’énergie en peu de temps. De plus le sprint se fait en anaérobie, c’est-à-dire uniquement à partir de sucres stockés dans le corps, sans l’apport énergétique de l’oxygène. Une énergie vite épuisée.
Selon le modèle – que les chercheurs ont testé sur 474 espèces animales différentes – un gain de taille rime avec une plus grande vitesse pour les petits animaux mais au-delà d’une certaine taille, la courbe s’inverse et plus les animaux gagnent en volume plus ils perdent en vitesse.
“Si la progression était linéaire, les éléphants se déplaceraient à 600 km/h (alors qu’ils ne peuvent en réalité courir qu’à environ 34 km/h)“, s’amuse la chercheuse.
Une des grandes surprises de leur découverte, c’est que le même modèle s’applique à tous les animaux, de la mouche aux requins en passant par les mammifères et les oiseaux.
Les chercheurs en ont profité pour aller plus loin et ont appliqué leur modèle à des espèces disparues, comme les dinosaures par exemple. “Le modèle prédit des vitesses maximales plutôt faibles pour les grands dinosaures tels que le T. Rex et encore plus réduites pour les gigantesques Tricératops“, explique Myriam Hirt. Des résultats qui confirment des travaux précédents sur les dinosaures.