L’ancien Premier ministre français Dominique De Villepin revient à la charge pour dénoncer le massacre que perpètre Israël à Gaza et le silence de la France et de l’Occident. 

De Villepin était l’une des premières personnalités politiques occidentales à appeler à un cessez-le-feu et à mettre en garde contre un massacre de grande ampleur dans l’enclave palestinienne dès le déclenchement de la guerre, le 7 octobre dernier. 

Près d’une année après, plus de 41 000 civils palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, ont été tués par l’armée israélienne et la situation humanitaire est catastrophique dans la minuscule et surpeuplé territoire palestinien. 

“Gaza est sans doute le plus gros scandale historique »

“Gaza est sans doute le plus gros scandale historique et dont plus personne ne parle dans ce pays. C’est le silence, c’est la chape de plomb. Je suis obligé de googler pour trouver une brève qui me donne des nouvelles du nombre de morts à Gaza. C’est un véritable scandale sur le plan de la démocratie”, a dénoncé De Villepin sur les ondes de France Inter ce jeudi 12 septembre. 

Tout cela se fait évidemment “au nom de la guerre”, mais l’ancien chef de la diplomatie française souligne qu’il ne s’agit pas d’une “guerre tout à fait comme les autres”, parce que “ce sont les populations civiles qui meurent”. 

Lorsque la journaliste de RTL évoque le nombre de 40 000 morts “selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas”, De Villepin l’interrompt et invite à ne pas donner le sentiment “que ce serait un chiffre tronqué”.

 “Il y en a vraisemblablement beaucoup plus. Malheureusement, c’est une réalité de tous les jours à Gaza, les corps sont en morceaux, les cœurs sont en morceaux, les âmes sont en morceaux, les têtes sont en morceaux”, a-t-il fustigé.

“Nous sommes devant une véritable cocotte-minute” à Gaza et en Cisjordanie

Face à un tel désastre, “il n’y a aucune perspective”, regrette le diplomate français, soulignant qu’Israël “est en train de créer les conditions d’une réoccupation de Gaza”.

“Gaza est complètement assiégée un moment où la Cisjordanie est en train elle-même de se décomposer. Nous sommes devant une véritable cocotte-minute”, s’est-il alarmé. 

“C’est la France qui est en train de payer l’addition et ça,  je ne peux pas l’accepter”, dit-il, fustigeant au passage l’attitude de son pays et des Occidentaux qui, selon lui, n’utilisent pas tous les leviers dont ils disposent pour contraindre Israël à mettre fin au massacre. 

Des atouts en matière d’armement, en matière économique, “mais nous refusons de le faire sur des arguments qui sont absolument inouïs sur le plan culturel et intellectuel pour laisser Israël mener sa guerre jusqu’au bout”, dénonce-t-il. 

Or, on ne sait pas “c’est quoi le bout”, puisque le ministre de la défense israélien a annoncé que le Hamas a été éradiqué à Gaza mais la guerre se poursuit. 

Pour De Villepin, en Ukraine comme à Gaza,  c’est le même problème, il n’y a pas d’objectif politique. “Israël n’a pas d’objectif politique et quand vous n’avez pas d’objectif politique, la seule chose que vous pouvez faire c’est la guerre”, a-t-il expliqué.

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