Politique

Début du procès en appel de Mourad Oulmi : « Je ne connaissais pas Ouyahia »

Le procès en appel de Mourad Oulmi, patron du groupe Sovac, représentant exclusif des marques du groupe Volkswagen en Algérie, a débuté ce mercredi, 23 septembre, à la Cour d’Alger.

La demande de report formulée par la défense a reçu une fin de non-recevoir de la part du juge. La séance a été interrompue après qu’un des accusés, un cadre au ministère de l’Industrie eut manqué à l’appel, rapporte ce mercredi El Bilad. Le procès a ensuite repris en début d’après-midi.

La défense menée par le bâtonnier d’Alger, Me Abdelmadjid Sellini, commence par plaider le report en argumentant que les documents sur la base desquels son mandant a été condamné « n’existent pas » et ne portent pas le nom de l’accusé Mourad Oulmi ni de son frère Khider. La défense a indiqué qu’une plainte a été déposée à ce propos.

Mourad Oulmi a affirmé devant le juge que ses propriétés en France « n’ont aucun lien ni de près ni de loin » avec ses activités en Algérie. Il a également nié qu’il ait intervenu auprès de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb en fuite à l’étranger, afin d’obtenir l’agrément d’importateur de véhicules.

Mourad Oulmi a nié aussi que son groupe ait bénéficié d’avantages de la part de l’Etat, tout en signifiant que ces avantages ont en fait été octroyés à d’autres concessionnaires automobiles aujourd’hui poursuivis en justice.

Il a nié également sa connaissance de Bouchouareb  qu’il « ne connaît pas » et avec qui, prétend-il, « (il) n’a jamais eu à traiter ». En revanche, Oulmi affirme qu’il a été une « victime » de ce même Bouchouareb qui aurait tenté de l’empêcher de se lancer dans le montage automobile.

C’est suite à l’intervention du gouvernement allemand, a affirmé Oulmi, qu’il a pu commencer son activité de montage de voitures.

Le patron de Sovac a réfuté toute responsabilité dans la crise des véhicules qu’a connue le marché national en 2016, accusant des parties qu’il n’a pas nommées d’en être à l’origine et d’avoir privilégié le constructeur français Renault parce que le gouvernement « imposait ses décisions ». 

L’accusé a indiqué avoir bénéficié d’un prêt bancaire du Crédit populaire d’Algérie (CPA) de 350 milliards de centimes et que la banque a pu engranger des profits qu’il a évalués à 400 milliards de centimes.

Oulmi a nié connaître l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia. « Je ne connaissais pas Ouyahia », a-t-il dit. Il a assuré également que son lien avec l’ex PDG du CPA, Omar Boudiab, également accusé dans cette affaire, était purement « professionnel ».

Le 24 juin dernier, le tribunal de Sidi M’hamed a condamné Mourad Oulmi en première instance à 10 ans de prison ferme et 8 millions DA d’amende, tandis que son frère Khider a écopé de 7 ans et 8 millions DA d’amende, contre 12 ans pour l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, 3 ans pour l’ancien ministre de l’Industrie Youcef Yousfi et 3 ans pour l’ancien PDG du CPA Omar Boudiab.

Oulmi a assuré que Sovac activait dans le cadre de la loi.

Les mis en cause sont poursuivis pour « blanchiment d’argent, transfert de biens issus de revenus criminels et usage de crédits financiers bancaires de façon contraire aux intérêts de la banque, octroi délibéré d’indus avantages, abus de fonction, corruption dans la conclusion de marchés publics et dilapidation de deniers publics » dans le cadre de la mise en place à Relizane d’une usine de montage de véhicules des marques du groupe allemand Volkswagen.

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