Sadek Hadjerès n’est plus et l’Algérie a perdu un monument politique. Militant de l’indépendance de la première heure, il est décédé jeudi à Paris à l’âge de 94 ans. Né à Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi Ouzou le 13 septembre 1928, il a milité activement pour l’indépendance de l’Algérie.
Il a été membre du PPA-MTLD qu’il a rejoint en 1944 avant de le quitter cinq ans après, suite à la crise berbériste de 1949. Deux ans après, il rejoint le parti communiste algérien, dont il devient membre du bureau politique.
Sadek Hadjeres vient de nous quitter. Dirigeant de premier plan d'un parti communiste algérien si vite contraint à la clandestinité, il fut, au péril de sa vie, un défenseur ardent de la liberté pour le peuple algérien, un militant exemplaire de l'émancipation humaine. pic.twitter.com/yvQbB58MUE
— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) November 4, 2022
Sadek Hadjeres participe à la guerre de libération dans l’organisation armée Combattants de la libération, qui était l’aile armée du PCA. Avec Bachir Hadj Ali, il négocie l’intégration des combattants communistes dans l’ALN.
Après l’indépendance, il prend part à la création du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), héritier du PCA, en 1966, une année après le coup d’Etat militaire de Houari Boumedienne. Après les élections législatives de décembre 1991, Sadek Hadjerès se retire organiquement de son parti pour s’exiler en France.
Il refuse d’apporter sa caution à l’annulation des résultats des législatives de 1991 qui ont été remportées par l’ex-FIS, et ce malgré les menaces de mort dont il faisait l’objet de la part des islamistes qui venaient de déclencher la guerre civile en Algérie.
En France, Sadek Hadjerès poursuit son militantisme pour la défense de ses idées, sans pour autant renouer organiquement avec l’ex-PAGS devenu MDS en 1997.