Le comédien Amar Maârouf est décédé ce dimanche 1 juillet à Alger, à l’âge 76 ans, quinze jours après son évacuation vers l’hôpital Mustapha Bacha à Alger.
La triste nouvelle a été annoncée par l’Office national des droits d’auteurs (ONDA) sur sa page Facebook et par l’Association Lumières d’Alger.
Amar Maârouf était membre de cette Association qui travaille pour la sauvegarde de la mémoire cinématographique de l’Algérie.
Lors de son hospitalisation, la famille de l’artiste s’est plainte du peu d’intérêt accordé par les autorités à son cas.
« Cette situation sociale est difficile. Il n’a même pas de maison. Il est locataire autant que ses enfants. Personne ne s’est intéressé à son cas après sa première hospitalisation. Il a consacré toute sa vie à l’art pour se retrouver dans cette situation », s’est indignée Saliha Maârouf, la sœur du comédien, dans une déclaration à Ennahar TV.
« J’active au théâtre national depuis les années 1960 et dans les associations et je m’interroge où sont mes droits », s’est demandé le comédien sur son lit d’hôpital.
Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, a rendu visite, mercredi 27 juin, au malade pour « lui réitérer le soutien du secteur de la culture », selon un communiqué du ministère de la Culture.
Natif d’Alger, Amar Maârouf a débuté sa carrière au théâtre et au cinéma. Il a figuré notamment dans le long-métrage « La Bataille d’Alger » de l’Italien Gillo Pontecorvo, en 1966.
Aux côtés des grands noms du théâtre algérien
Il a eu également des seconds rôles dans des téléfilms et films réalisés, entre autres, par Benammar Bakhti comme « Le retour », aux côtés de Sid Ali Kouiret, en 1975.
En 2012, il a joué dans le téléfilm de Omar Chouchane, « Les couleurs de la gloire ». Il s’est illustré en 1991 par le rôle de Moussa dans le feuilleton « El Massir » (le destin) de Djamel Fezzaz avec Azzeddine Medjoubi, un monstre sacré du théâtre algérien, assassiné en 1995.
À la télévision, il a eu plusieurs rôles dans des feuilletons tels que « Qouloub fi sira’a » (cœurs en conflit), « Djorh ek hayat » (la blessure de la vie ») et « Imtihane saab » (examen difficile)…
Au théâtre, Amar Mâarouf a interprété le rôle de Rabah, un jeune délinquant, dans la célèbre pièce El Bouaboune (les concierges) de Rouiched (Ahmed Ayad de son vrai nom), en 1964.
Cette pièce a été adaptée au petit écran par Hadj Rahim avec la participation d’Amar Maârouf aussi.
Le comédien a été également distribué dans « El Ghoula » et « Monnaie d’or » d’Abdelkader Alloula. Sur les planches ou dans les ateliers de formation, Amar Mâarouf a côtoyé des grands noms du théâtre algérien tels que Mustapha Kateb, Nadia Talbi, Mohamed Adar, Slimane Benaissa, Tayeb Abou El Hassan, Hassan El Hassani et d’autres.
Amar Maârouf, ou Amimer pour ses proches et amis, a joué sous la direction de Ould Abderrahmane Kaki, l’autre géant du quatrième art algérien.
Amar Maârouf sera inhumé ce dimanche 1 juillet après la prière d’El Asr (vers 17h), au cimetière de Rouiba, à l’est d’Alger.