Disposition constitutionnelle prévue dans l’article 11 de la loi fondamentale, la déclaration de politique générale du gouvernement a été examinée dimanche 11 septembre en conseil des ministres.
Le texte que présentera le premier ministre Aïmene Benabderrahmane devant le parlement s’apparente à un bilan d’étape, dressant la situation économique du pays, les réalisations du gouvernement et les réformes engagées dans divers domaines.
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La déclaration couvre la période de septembre 2021 à août 2022, « période marquée par un contexte national et international complexe », avec les effets récurrents de la crise sanitaire et les retombées de la guerre en Ukraine.
Parmi ces retombées, la hausse des prix des produits alimentaires. À titre d’exemple, les prix du blé, dont l’Algérie est un important importateur, ont été multipliés par trois depuis début 2020.
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L’Algérie a réalisé cette année une meilleure récolte que la saison passée, la filière céréalière affichant un bilan d’étape pour la campagne en cours de 41 millions de quintaux, contre 27 millions en 2021. Pour l’année 2025, le gouvernement prévoit d’atteindre l’objectif de produire 55 millions de quintaux de céréales, lit-on dans la déclaration.
Parallèlement à la hausse des prix des céréales sur les marchés mondiaux, ceux du pétrole, principale ressource de l’Algérie, sont aussi passés de 42 dollars en 2020 à une moyenne de 104 dollars le baril en 2022.
Dans le sillage de l’inflation mondiale, l’indice des prix à la consommation en Algérie a enregistré une hausse de 7,2% en 2021, porté par les prix des produits alimentaires (+10,1%). La tendance s’est accrue en 2922 avec un IPC en hausse de 9,1% en juin.
Selon le gouvernement, l’année 2021 a été consacrée à la stabilisation des fondamentaux de l’économie nationale. Il fait état de l’augmentation des recettes de l’ordre de 15.5% à 5904 milliards de dinars et des dépenses à 7429 milliards (+7,6%). Les soldes du trésor et du budget ont été respectivement de -1524 milliards et de -2272 milliards de dinars.
Climat des affaires
L’une des plus grosses satisfactions du gouvernement est l’inversement de la balance commerciale avec un solde positif de 1,6 milliard de dollars en 2021 contre un déficit de 10,6 milliards en 2020. Sur les sept premiers mois de 2022, l’excédent de la balance commerciale a été de 8,89 milliards de dollars.
Les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie ont presque doublé, passant de 2,9 milliards de dollars à fin juillet 2021 à 3,91 milliards à fin juillet 2022.
Dans son exposé, le gouvernement énumère par ailleurs toutes les réformes engagées dans divers domaines, des réformes politiques et le parachèvement de l’édification institutionnelle, à la diplomatie et la défense, en passant par les mesures prises pour la relance et le renouveau de l’économie.
Dans ce chapitre, il cite entre autres le renforcement des leviers de croissance, le développement des secteurs stratégiques, la valorisation de la production nationale, le renforcement de l’économie de la connaissance et la numérisation, en plus du lancement de plusieurs projets stratégiques comme l’exploitation du gisement de phosphate de Tébessa, celui de fer de Gara Djebilet et celui de zinc de Oued Amizour.
L’accent est particulièrement mis sur l’amélioration du climat des affaires à travers la promulgation de la nouvelle loi sur les investissements et ses textes d’application.
A propos des projets d’investissement bloqués, le gouvernement indiqué que le comité interministériel chargé de leur suivi a recensé 915 projets achevés mais qui n’ont pas pu entrer en exploitation.
Après traitement, 863 projets, d’un montant de 527 milliards de dinars d’investissement ont été débloqués, générant 52 000 emplois. Par ailleurs, 15 grands projets en suspens au niveau du CNI ont été débloqués et ont permis de créer 8869 emplois directs pour des investissements de 679 milliards de dinars. Sept projets entrés en production avant leur examen par le CNI ont été en outre régularisés avec la création de 5515 emplois.