En visite à Rabat jeudi 12 août, le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid, a expliqué avoir évoqué avec son homologue marocain Nasser Bourita leurs « inquiétudes » au sujet du rôle de l’Algérie en Afrique.
Selon Lapid, le Maroc et Israël sont inquiets au sujet du rôle « joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ».
| Lire aussi : Algérie-Maroc : le point de non-retour ?
Quatre jours après, l’Algérie a réagi dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, en portant de graves accusations contre le Maroc, sans citer Israël.
« La presse internationale a fait écho à certaines déclarations fallacieuses et malveillantes, faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie et son rôle régional ainsi que ses relations avec un pays-tiers », a rappelé le département de Ramtane Lamamra dans le communiqué.
Sans langue de bois, le MAE algérien désigne du doigt le Maroc qu’il accuse de vouloir entraîner Israël dans une « aventure hasardeuse » contre l’Algérie.
« Cette sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du royaume du Maroc, traduit une sourde volonté d’entrainer son nouvel allié moyen oriental dans une aventure hasardeuse dirigée contre l’Algérie, ses valeurs et ses positions de principe », a mis en garde le ministère des Affaires étrangères.
« Fuite en avant suicidaire du Maroc »
Tout en révélant les intentions hostiles du Maroc, l’Algérie a estimé que cet « aventurisme dangereux qui parie sur le pire constitue un démenti formel à la prétendue « main tendue » que la propagande marocaine continue de répandre abusivement et vainement. »
Le MAE algérien fait allusion au discours prononcé par le roi Mohamed samedi 31 juillet dans lequel il a proposé au président algérien d’« œuvrer de concert » avec l’Algérie et « sans conditions » à l’établissement de relations bilatérales fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage. »
Le département de Ramtane Lamamra a ensuite enfoncé le clou en tenant à témoin les peuples du Maghreb sur la « fuite en avant suicidaire » du Maroc.
« L’exercice public dont les peuples maghrébins ont tous été témoins traduit une fuite en avant suicidaire », remarque le MAE.
Il reproche au chef de la diplomatie marocaine de tenter « sournoisement d’ajouter à sa tentative désespérée de dénaturer la question de décolonisation qu’est le conflit du Sahara occidental un nouvel acteur représenté par une puissance militaire moyen-orientale qui continue de refuser la paix juste et durable avec le peuple palestinien que porte l’Initiative arabe de paix à laquelle l’Algérie est authentiquement attachée. »