L’Algérie qui a été frappée cet été par une troisième vague de Covid-19 particulièrement meurtrière, s’apprête à prendre des mesures de déconfinement dans un contexte de décrue de la pandémie.
Dimanche, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a ordonné en effet au gouvernement d’alléger le confinement sanitaire , à condition que la baisse des contaminations amorcée juillet fin se poursuive.
La décision a été annoncée à l’issue de la réunion du Conseil des ministres. Le chef de l’État a donné son feu vert pour la réouverture des plages et les lieux de loisirs, fermés dans 35 wilayas du pays, depuis fin juillet.
Il a autorisé la compagnie aérienne nationale Air Algérie à opérer davantage de vols internationaux.
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Les contours de cet allègement du confinement restent toutefois à définir par le gouvernement. En attendant, nous avons appelé l’avis des spécialistes notamment sur le type de mesures qui peuvent être prises.
« Les mesures telles qu’elles sont mises en place et appliquées actuellement, elles sont déjà allégées », estime le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).
Il s’en réfère « à l’état d’esprit général » de la majorité de la population dont le comportement « n’a jusqu’à présent pas été au niveau requis ». « Il y a beaucoup de négligence dans le respect des mesures sanitaires plus simples, à savoir le port de la bavette et le respect de la distanciation sociale, y compris l’application des protocoles sanitaires », dans les différents secteurs d’activité, critique le praticien.
Conséquence, selon le médecin, les praticiens de la santé publique « sont en train de payer les conséquences de la négligence » et de la « nonchalance dans la mise en place des mesures sanitaires » anti-covid.
Une levée des restrictions « par paliers »
Le Dr Merabet réitère son avis que le couvre-feu de 20h-6h « n’était pas suffisant » et que la mesure qu’il fallait prendre portait sur un confinement total pour certaines wilayas, notamment Alger et Blida, et partiel pour d’ autres régions.
Pour l’allègement envisagé, le praticien insiste sur le maintien des mesures barrières, tout en réunissant les conditions d’application des protocoles sanitaires et en veillant à leur respect par les secteurs concernés.
Le Dr Merabet juge qu’il est « trop tôt » pour envisager une réautorisation des fêtes de mariages. « Il faut patienter encore et voir la situation se stabiliser encore plus », recommande-t-il. « Même si on va aller dans le sens de la levée de ces restrictions, elle se fera par paliers et ciblera des régions par rapport à d’autres, dès lors que la situation sanitaire n’est pas en train d’évoluer de la même façon partout », explique le Dr Merabet.
« Pas de raison pour limiter les voyages étranger-Algérie »
S’agissant du retour des ressortissants algériens de l’étranger, le président du Conseil de l’ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani a plaidé pour la fin de limitation des vols internationaux.
« Nos compatriotes en France sont pratiquement tous vaccinés. Par conséquent, il n’y a pas de raison pour limiter les voyages Etranger-Algérie notamment en provenance de France où l’opération de vaccination est très avancée », at-il soutenu.
« Ils ne représentent par conséquent aucun danger » notamment par rapport à l’importation de nouveaux variants, a rassuré le Dr Bekkat Berkani qui salue une « décision salutaire de la partie du président ».
« Bien au contraire, il est temps de libérer nos compatriotes pour qu’ils puissent venir voir leurs familles, leur apporter des aides et du matériel médical », plaide le spécialiste.
L’ouverture des plages et des lieux de loisirs est également déclenchée par le Dr Bekkat Berkani qui a rencontré en exergue le besoin de la population pour décompresser avant d’affronter la rentrée sociale et scolaire.
Pour lui, la réouverture des plages est une « nécessité ». Il supporte qu’il est aussi temps de permettre la présence de supporters dans les stades de football. Cela « n’est cependant possible » qu’à travers une campagne vaccinale optimale renforcée par une communication « agressive », conditionne le médecin.
« Il faut convaincre et ne pas rester muet. On ramène des vaccins mais comment faire pour les utiliser ? », interroge le Dr Bekkat Berkani, qui préconise de surfer sur cet élan pour la vaccination observée chez la population, il est vrai par la peur et l’impact de la 3e vague qui a été particulièrement meurtrière.
