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Découvrez le nouveau téléphérique mis en service à Alger

Découvrez le nouveau téléphérique mis en service à Alger

Le quartier de Bab El Oued vient de s’enrichir d’un nouveau moyen de transport. Après les télécabines bleues reliant Oued Koriche à Bouzaréah, une seconde ligne téléphérique a été inaugurée le 2 janvier dernier.

La station de Bab El Oued implantée au niveau de la Basetta, à un jet de pierre de Triolet a ouvert ses portes, facilitant le déplacement de centaines d’habitants. Finies les longues attentes aux arrêts de bus. Les nouvelles télécabines de couleurs grises prennent de la hauteur vers Zghara, en marquant un arrêt à la station du village Céleste.

Nous avons effectué un aller-retour Bab El Oued-Zgahra afin de recueillir les impressions des uns et des autres. Si la satisfaction des usagers prédomine certains points négatifs sont toutefois pointés du doigt.

Télécabines Station Bab El Oued © TSA


Carrière Jaubert vue de haut

Station flambant neuve de Bab El Oued. Les horaires sont affichés à l’entrée. 6h -19h en semaine. 7h 30-19h le vendredi. Nous nous acquittons du prix du ticket: 30 dinars et demandons s’il existe un billet combiné aller-retour. La préposée à ce service nous répond par la négative. Installés sur une banquette métallique, dans une télécabine de couleur grise, nous prenons lentement de la hauteur.

Pendant un court instant, des notes de musique classique se diffusent puis meurent subitement. Nous laissons la Basetta derrière nous. Bientôt nous passons au-dessus de la carrière Jaubert. Des nuages de poussière et de pollution montent vers le ciel bleu. Des baraques construites avec du parpaing et coiffés de tôles maintenues par de gros blocs s’étendent à perte de vue, en contrebas. A l’approche de la station du Village Céleste, le téléphérique marque une légère halte puis repart de plus belle. Le transport urbain par câble entame une descente vertigineuse. Etrange impression. Suspendus dans le vide, nous profitons de la vue panoramique qui s’offre à nos yeux. La mer se dessine à l’horizon. Sur la droite, la silhouette de la Cathédrale Notre Dame d’Afrique se détache. Une belle image de carte postale.

Carrière Jaubert © TSA


Terminus, tout le monde descend

Arrivée à la station de Zgahra après 7 minutes environ de transport aérien. Cette station ne devrait pas s’appeler ainsi puisqu’il faut encore crapahuter avant d’atteindre Zghara. Nous sommes à Alger Nord. C’est le terminus du téléphérique. Pour atteindre Zgahra il reste environ 2 km à parcourir. Il faut patienter le temps qu’une fourgonnette montre le bout du nez et payer un autre ticket de 25 da. Cette situation provoque le mécontentement chez certains habitants de Zghara. « Les autorités ont consenti d’énormes effort pour créer cette ligne téléphérique. Pourquoi ne pas avoir été jusqu’au bout en prolongeant les câbles un peu plus ? » S’interroge Mohamed (60 ans). Il y a des personnes âgées qui font leur marché à Bab El Oued et qui peinent à rentrer chez elles avec leurs lourds paniers ».

Notre Dame d’Afrique vue de haut © TSA


Déplacements rapides

Dans ce quartier (Alger Nord), nous avons également rencontré des habitants qui ont tenu à exprimer leur satisfaction. Halim (43 ans) travaille du côté du Chevalley: « Avant me rendre à mon bureau était un calvaire. Avec cette nouvelle ligne téléphérique, c’est comme une lettre à la poste. Plus besoin de prendre ma voiture et m’embourber dans les embouteillages. Je peux prévoir à la minute près le temps du trajet à effectuer. Je rejoins la Basetta en une poignée de minutes puis saute dans un bus, en direction du Chevalley. Cette nouvelle station téléphérique m’a simplifié la vie. Hamdoulilah ».

Hamza (34 ans) gère une cafétéria à proximité de cette station. Lui aussi reconnait que son quotidien est moins pénible depuis l’inauguration du téléphérique « Avant j’étais obligé de louer les services d’un taxi clandestin, tous les deux jours, pour aller m’approvisionner en café, thé, sodas, sucre au marché de Triolet à Bab El Oued. Ces déplacements me coûtaient 400 da aller-retour. Grace à ces télécabines, j’économise du temps et de l’argent. C’est très bien pour mon petit business ».

Ça grimpe © TSA


Les gens ne roulent pas sur l’or par ici

Nous avons également rencontré Samia. Elle habite le quartier du séminaire et travaille comme Elle est enseignante au lycée Said Touati de Bab El Oued. « Ce téléphérique nous l’attendions impatiemment. Avant je devais prendre un bus jusqu’à Remila puis continuer à pieds jusqu’à Basetta où se trouve mon lycée. Puis rebelote le soir avec le cortège des attentes à l’arrêt de bus, l’enfer des bouchons et le stress ambiant. Je gagne entre 20 à 25 minutes, de temps, chaque jour, sur chaque trajet. En plus la vue à partir des télécabines est magnifique. On a l’impression de faire un petit voyage. Un seul regret toutefois : l’absence d’abonnements ou de tickets combinés aller-retour comme cela se fait pour le métro et le tramway. Les gens ne roulent pas sur l’or par ici ! Il y a des retraités, des étudiants, des collégiens, des lycéens… Il faut penser à eux ».

Bidonvilles © TSA


C’est très bien mais…

Les horaires de fonctionnement de la nouvelle ligne téléphérique suscitent également des questionnements chez les usagers. « Le téléphérique s’arrête de fonctionner à 19h en semaine et à 12 h 30 le vendredi. Pourquoi si tôt ? C’est aberrant » s’exclame Abdellah (41 ans).

Un cahier de doléances a été mis à la disposition des usagers. Depuis mercredi 2 janvier, date de l’inauguration de cette nouvelle station téléphérique, des mots écrits par des fonctionnaires, étudiants, retraités, y ont été transcrits. Florilèges : il aurait fallu prolonger le téléphérique jusqu’au village de Zghara ; On a besoin d’abonnement ; vous n’avez pas pensé à installer des sanitaires ; pourquoi le guichet de la station de Bab El Oued se trouve-il à l’extérieur. Des critiques certes mais beaucoup de commentaires de satisfaction par ailleurs.

Métro, tramway, téléphérique…la capitale se dote de nouveaux moyens de transports urbains afin de faciliter le déplacement des citoyens. Cependant, dans une ville saturée par les véhicules, il reste beaucoup à faire. Certains quartiers sont le point noir des automobilistes à l’instar de Bouzaréah, El Biar, Oued Romane, Draria où les déplacements en voiture sont pénibles à cause d’énormes embouteillages. Les citoyens aspirent à une meilleure qualité de vie. Cela passe automatiquement par un réseau de transport renforcé et des routes plus fluides.

 


 

© TSA


Station de Bab El Oued © TSA

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