La Commission de l’Union africaine (UA) a exprimé sa “perplexité” face à l’inclusion “injuste” du Tchad à la liste des pays visés par le décret migratoire du président Donald Trump interdisant aux ressortissants tchadiens l’accès au territoire américain.
L’organe exécutif de l’UA “partage les mêmes préoccupations que les Etats-Unis concernant la menace terroriste, mais est d’avis que la coopération et un engagement significatif sont vitaux à l’élaboration d’une réponse commune à ce défi mondial ô combien exigeant”, a-t-il indiqué dans un communiqué daté de mardi et envoyé mercredi à la presse.
Après une réunion mardi avec la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) de lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram, la Commission a exprimé sa “perplexité face à l’imposition d’une injuste interdiction de voyager envers la République du Tchad, surtout au vu de son rôle important dans la lutte contre le terrorisme dans le bassin du Lac Tchad, dans le nord du Mali et dans le Sahel”.
Le Tchad, qui a subi des attentats de Boko Haram et participe au Mali à la lutte contre les groupes jihadistes au sein de la force multinationale du G5 Sahel, a été intégré dimanche, avec la Corée du Nord et le Venezuela, à la liste des pays visés par le décret migratoire américain interdisant ou limitant le franchissement des frontières américaines aux ressortissants de ces pays.
Selon le président américain Donald Trump, le Tchad ne “coopère pas avec le gouvernement américain” et “ne partage pas de manière adéquate les informations concernant la sécurité du public et le terrorisme”.
Le Soudan a lui été retiré dimanche de la liste, une “levée” saluée par la Commission de l’UA, qui se “réjouit à l’idée de la pleine normalisation des relations entre les deux pays”.
La Commission de l’UA a soutenu que “le mouvement libre et légal des personnes est la fondation d’une relation plus forte et mutuellement enrichissante entre le continent africain et les Etats-Unis” et appelé au dialogue entre Washington et les pays africains affectés par le décret migratoire (Tchad, Somalie et Libye).
Outre ces trois pays africains, l’Iran, la Syrie, le Yémen, la Corée du Nord et le Venezuela figurent sur cette liste.