Cette fois, la décrue de la pandémie de Covid-19 en Algérie semble s’installer dans la durée. Ce dimanche 17 octobre, 87 nouveaux cas ont été enregistrés en 24 heures dans tout le pays, pour seulement 2 décès.
Il faut remonter aux premières semaines de la crise sanitaire, au printemps 2020, pour retrouver la trace d’un chiffre aussi bas des nouvelles contaminations quotidiennes.
Le 14 avril 2020, la pandémie avait atteint 87 nouveaux cas quotidiens et, depuis, la courbe n’est pas descendue au-dessous de ce seuil, même lors des décrues de l’automne 2020 et du printemps 2021.
| Lire aussi : EXCLUSIF. Entretien avec le Pr Belhocine, nouveau commissaire africain
Faut-il jubiler et crier à la fin de la pandémie ? Sans doute pas, même si la décrue actuelle appelle à l’optimisme si l’on compare les chiffres officiels de ces dernières semaines à ceux des précédentes accalmies.
La décrue de l’automne 2020 était descendue à 134 cas quotidiens le 11 octobre après un pic de 642 cas le 28 juillet. Le plus bas chiffre de l’accalmie du printemps dernier était de 89 cas le 24 mars après le pic de 1133 cas le 24 novembre.
A chaque fois, la décrue a duré à peu près trois mois avant une nouvelle hausse. La particularité de la décrue actuelle est qu’elle est plus rapide. En seulement deux mois et demi (depuis le 28 juillet), le nombre de nouvelles contaminations est descendu du record absolu de 1927 cas à 87 cas. Depuis cette date, la courbe est presque verticale et il n’y a jamais eu de courbe plate.
Autre motif d’optimisme, l’accalmie s’est poursuivie malgré la rentrée sociale, la réouverture de presque tous les espaces publics dans le sillage de l’allègement progressif du dispositif de prévention et la reprise des liaisons internationales. Lors des deux premières vagues, les fêtes religieuses et tous les événements donnant lieu à des regroupements de personnes étaient redoutés par les spécialistes comme facteurs de reprise de la pandémie et ils ne se sont jamais trompés.
Les probables facteurs de l’accalmie
Il appartient aux spécialistes de déterminer quel facteur a été décisif dans cette nette amélioration de la situation sanitaire entre l’immunité collective, un meilleur respect des mesures-barrières après le scénario cauchemardesque de l’été dernier et la hausse du taux de vaccination.
On ne connait pas les chiffres exacts de la vaccination, mais il est certain que la disponibilité du vaccin, importé en grandes quantités et désormais fabriqué en Algérie depuis fin septembre, est pour quelque chose dans la maîtrise de la situation.
La bonne nouvelle est que, quel que soit le nombre d’Algériens vaccinés, le chiffre ne peut pas baisser et ne pourra qu’aller crescendo dans les semaines et mois à venir.
Les scènes vécues pendant l’été, avec une pénurie d’oxygène dans les hôpitaux qui a coûté la vie à des dizaines de malades, ont sans doute aussi contribué à une prise de conscience collective.
Mais tant que le virus est là et que l’objectif de vacciner 70% de la population n’est pas atteint, une nouvelle vague meurtrière ne peut être totalement écartée. Spécialistes et autorités appellent d’ailleurs à éviter le relâchement qui a valu au pays de retomber à deux reprises dans une situation très difficile.
Outre les citoyens qui doivent continuer à observer les mesures-barrières, les autorités sont aussi tenues de tirer les leçons des précédentes vagues en dotant les structures hospitalières en équipements de production d’oxygène qui ont manqué notamment pendant l’été dernier.
Même si l’Algérie n’a pas connu de situation catastrophique comme on en a vu dans des pays d’Europe, des Amériques et en Inde, il reste que le bilan de la pandémie est lourd : 5872 Algériens ont été emportés par le virus qui a touché au total plus de 205 000 citoyens depuis la fin de l’hiver 2020.