L’autoroute Est-Ouest, qui relie l’est à l’ouest de l’Algérie, est quasiment dépourvue de signalisation horizontale et verticale. De nuit, la circulation automobile est extrêmement dangereuse.

Le nombre très élevé de victimes des accidents de la route en Algérie est chaque année imputé au facteur humain, à tort réduit au seul excès de vitesse, à la conduite dangereuse et au non-respect par les conducteurs des règles de sécurité routière.

Le facteur humain c’est pourtant aussi toutes les défaillances liées au véhicule et à l’infrastructure routière : état délabré de la chaussée, absence de signalisation, éclairage défaillant…

A propos de signalisation et d’éclairage, on ne peut pas dire que toutes les autoroutes algériennes en sont pourvues, particulièrement l’autoroute Est-Ouest, une infrastructure qui a coûté plus de 13 milliards de dollars.

Hormis certains tronçons à l’approche des grands centres urbains, beaucoup d’autoroutes et voies rapides, y compris une très grande partie de l’autoroute Est-Ouest, ne sont pas éclairées entièrement, ce qui rend la circulation difficile et dangereuse la nuit, notamment par mauvais temps.

L’absence à certains endroits de signalisation verticale, notamment la désignation des destinations, rend la tâche des conducteurs qui ne connaissent pas le chemin encore plus compliquée.

L’éclairage a certes un coût élevé (installation et consommation d’énergie), de surcroît en l’absence de péage, et rares sont les pays qui éclairent intégralement leurs routes et autoroutes.

Mais rien ne justifie que des tronçons entiers d’autoroutes soient dépourvus de signalisation horizontale qui peut être réalisée et renouvelée à moindre coût. Son rôle n’est pourtant pas moindre.

Les maigres lignes de peinture blanche permettent non seulement au conducteur de bien se positionner sur la route et de rouler en sécurité, mais aussi de pallier l’absence d’éclairage.

La nuit, la lumière reflétée par la couleur blanche des lignes offre une meilleure visibilité, même en temps de pluie. C’est aussi le rôle des réflecteurs sur les glissières de sécurité qu’on ne trouve hélas pas sur l’autoroute Est-Ouest, un axe routier censé être le plus moderne et le plus confortable pour les usagers en Algérie.

Ajouter les nids-de-poule, la chaussée déformée (comme sur le tronçon Lakhdaria-Bouzegza de l’autoroute Est-Ouest) par les poids-lourds et les innombrables vendeurs qui s’installent le long de l’autoroute Est-Ouest, devenue dix ans après sa mise en service, un axe routier quelconque.

Tout cela fait que les grands axes routiers algériens sont peu sûrs et pose le problème de la qualité et de l’entretien des infrastructures routières dont la réalisation a coûté cher aux caisses de l’État. À peine quelques années après son inauguration, l’autoroute Est-Ouest a vu certains de ses tronçons dégradés au point de nécessiter de coûteux travaux de restauration. Réaliser c’est bien, suivre et entretenir c’est mieux.

Pour la signalisation routière horizontale, il est connu qu’elle s’efface progressivement au bout de quelques mois et son renouvellement est censé être constant et régulier.

C’est sur cet aspect que les autorités, l’Algérienne de gestion des autoroutes et les directions et subdivisions des travaux publics en tête, sont appelées à intervenir dans une conjoncture de tarissement du budget et d’austérité.

Et pourtant, la signalisation est indispensable et obligatoire sur les routes, et encore plus sur l’autoroute Est-Ouest, où les automobilistes roulent à des vitesses élevées.

Les statistiques rendues publiques chaque année par les autorités concernées imputent la majorité des accidents de la route au facteur humain mais ne spécifient pas le nombre d’accidents, mortels ou pas, dus à la signalisation inexistante ou inappropriée : effacement des lignes, manque de panneaux ou feux tricolores défaillants. Combler ces lacunes peut bien aider à sauver des vies…