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Défenseurs des droits de l’Homme en Algérie : les remarques de la rapporteuse de l’ONU

Défenseurs des droits de l’Homme en Algérie : les remarques de la rapporteuse de l’ONU

Des avancées à travers les réformes « évidentes » engagées ces quatre dernières années, mais aussi la persistance de « restrictions constantes » qui touchent les défenseurs des droits de l’Homme, tel est le résumé de l’appréciation de la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie, Mary Lawlor, qui a achevé mardi une visite dans le pays.

Dans un communiqué publié à l’issue de son séjour de dix jours en Algérie, entre le 26 novembre et le 5 décembre, Mme Lawlor a indiqué que le pays a enregistré des progrès, soulignant que de nombreuses personnes travaillent à la protection et à la promotion des droits humains avec le soutien total du gouvernement et des organes consultatifs nouvellement créés. Elle cite les domaines des droits de la femme, des droits de l’enfant, l’accès à la santé, la lutte contre la pauvreté et la participation politique.

Le gouvernement algérien « est désormais mieux équipé pour tendre la main aux défenseurs des droits humains qui travaillent sur des questions sensibles », a indiqué l’experte onusienne, selon un compte-rendu mis en ligne sur le site de l’ONU.

Mary Lawlor a par ailleurs salué l’acquittement par le tribunal de Dar El Beida (Alger) de Jamila Loukil, Kaddour Chouicha et Said Boudour, trois défenseurs des droits de l’Homme poursuivis pour des accusations de « terrorisme » et dont le procès s’est tenu pendant son séjour en Algérie. Dans son communiqué, Mary Lawlor a émis le souhait que cet acquittement « marquera le début d’un processus de révision de l’Article 87 bis » du Code pénal, affichant sa disposition à assister le gouvernement algérien dans ce sens.

Défenseurs des droits de l’Homme en Algérie : le constat mitigé de la rapporteuse de l’ONU

Cet article est le plus invoqué lors des poursuites à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme en Algérie, note la rapporteuse qui dit avoir observé « quatre principaux types de violations » à leur encontre, soit le harcèlement judiciaire, la dissolution d’organisations, des restrictions sur la liberté de mouvement et « des pratiques d’intimidation et de surveillance ». Dans son communiqué, elle cite un cas concret de restriction sur la liberté de mouvement lorsque des défenseurs des droits de l’Homme ont été « détenus durant 10 heures » pour les empêcher de rejoindre la ville de Tizi-Ouzou où elle tenait des réunions.

Tout en admettant que « des lois robustes relatives au terrorisme sont manifestement nécessaires », compte tenu de « l’histoire récente de l’Algérie », Mme Lawlor juge cependant « regrettable » que « les lois conçues pour lutter contre le terrorisme suscitent tant de terreur auprès des défenseurs des droits de l’Homme ». Cela, explique-t-elle, en raison d’une « définition trop large et excessivement vague de ce qui relève du terrorisme dans le Code pénal ».

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