Les réactions des partis politiques à la démission de Bouteflika sont mitigées. Si la démission en elle-même est saluée par la plupart des partis, qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition, le rôle de l’armée dans le déroulement de la suite des événements est sujet à controverse.
RCD : « La première grande victoire de la mobilisation populaire »
Le RCD qui parle « d’abdication annoncée du chef de l’État », voit en la démission de Bouteflika « la première grande victoire de la mobilisation populaire » qui « acte que le combat pacifique et déterminé est la seule voie pour recouvrer la dignité et la souveraineté pleine et entière sur notre destin ». Le parti qui dénonce « les étalages publics des luttes à morts des clans », annonce que ses militants « continueront à se mobiliser » aux côtés du peuple « contre toute transition pilotée par des démembrements du système ».
Le FLN appelle à « se rassembler autour des propositions de l’armée »
Le FLN « salue la décision du président et Moudjahid Abdelaziz Bouteflika qui a répondu aux circonstances du moment de façon à assurer la continuité et le fonctionnement sain des institutions ». Le parti « salue » également « la position du commandement de l’Armée nationale populaire depuis le début du mouvement populaire et sa réponse favorable aux revendications légitimes du peuple algérien, dans le respect total de la Constitution ». Le FLN appelle à « se rassembler autour des propositions de l’armée consistant en l’application des articles 7,8 et 102 de la Constitution ».
PT : la démission « satisfait en partie les aspirations de la majorité »
Le parti des travailleurs a réagi, dans un communiqué daté de ce mercredi. La démission du président « satisfait en partie les aspirations de la majorité », estime le parti de Louisa Hanoune pour qui le départ du président « ne saurait être à elle seule l’issue positive conforme à la volonté de la majorité qui veut exercer sa pleine souveraineté sans tuteurs, ni représentants de fait quels que soient leurs qualités ou postes de responsabilité ». Pour le PT, une transition faite dans le cadre de la Constitution « équivaut à confisquer la volonté et la souveraineté de la majorité seule source de légitimité, en imposant un calendrier débouchant exclusivement et d’autorité sur des élections présidentielles qui pérennisent la nature du régime en changeant juste de président ».
FFS : « Épilogue de vingt années d’un système totalitaire et mafieux »
« La démission du chef de l’État faisant suite à un ultimatum du chef de l’état-major de l’armée signe l’épilogue de vingt années d’un système totalitaire et mafieux », a réagi le FFS dans un communiqué signé par son nouveau Premier secrétaire national Hakim Belahcel.
Le parti tient une position critique vis-à-vis de Gaid Salah qui, selon lui « espère s’adjuger indûment le titre de sauveur de la révolution algérienne ». « Seule la formidable mobilisation pacifique des Algériennes et Algériens, a pu infléchir la posture arrogante et méprisante du régime politique totalitaire et mafieux et imposer une tournure imprévue et inimaginable », estime le FFS qui se dit favorable à « l’instauration d’une Assemblée Constituante et l’avènement d’une deuxième République ».
MPA : « Sage décision »
Pour le MPA d’Amara Benyounes, « le président a pris la sage décision de mettre fin à son mandat en présentant sa démission au président du conseil constitutionnel ». Le parti « tient à rendre hommage à l’institution militaire pour sa position patriotique et républicaine ».
Le RND : « Satisfait »
Le RND a réagi dans un court communiqué émis ce mercredi dans lequel il s’est dit « satisfait » de la démission du président. Le parti d’Ahmed Ouyahia rappelle le rôle de l’armée qui a participé à trouver « la solution à la crise ».
TAJ salue « le respect de la Constitution »
Le parti d’Amar Ghoul, TAJ, « salue la démission du président de la République et la considère comme un grand pas vers une sortie de crise constitutionnelle ». TAJ salue « le rôle important de l’ANP dans l’accompagnement des aspirations et ambitions du peuple algérien » et son « attachement au respect de la Constitution ».
Ali Ghediri salue la position de l’ANP
« Au-delà des dérives légales dont le pouvoir a usé pour arriver à ses fins et dont celles par laquelle il a été illégalement mis fin au processus électoral, nous nous félicitons du retour à la loi fondamentale à travers ses articles 7, 8 et 102. », a réagi l’ex-candidat à l’élection présidentielle, Ali Ghediri.
« Nous saluons la position de l’ANP, qui a tranché en faveur de l’intérêt du pays en répondant à l’appel du peuple. Il s’agit, à présent, de rester à son écoute et de veiller à ce que le processus suive son cours, conformément à l’esprit et à la lettre des dispositions constitutionnelles », a poursuivi l’ancien militaire.