La chute de Tayeb Belaiz l’un des 3B dont le peuple algérien réclame le départ suscite les réactions des partis et des personnalités politiques.
Mokrane Ait Larbi
« Après la chute de Bouteflika, le président du Conseil constitutionnel est tombé aujourd’hui et demain toutes les autres têtes du régime vont tomber grâce au peuple », a-t-il estimé dans un message vidéo sur sa page Facebook.
Pour M. Ait Larbi, « la révolution pacifique doit se poursuivre ». Il appelle l’armée à protéger « les revendications du peuple qui sont ciblées par la contre-révolution qui est en marche ».
Ali Benflis : « Un mur de l’édifice de ce régime s’effondre »
« La démission du président du Conseil constitutionnel appelle de ma part des observations quant à la forme et quant au fond.
Du point de vue de la forme, cette démission représente une réponse encore partielle à la demande populaire massive du départ des figures emblématiques du régime politique qu’elle a nommément identifiées. Dans le même temps, cette démission constitue un début de la mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément à l’article 102 de la Constitution.
Du point de vue du fond, après la démission de l’architecte du régime politique qui a sévi dans notre pays ces vingt dernières années, c’est un mur de l’édifice de ce régime qui s’effondre avec la démission du Conseil Constitutionnel. Le peuple attend que disparaisses les autres murs qui sont encore en place .Il s’agit de la Présidence de l’État, du Gouvernement et de l’Assemblée Populaire Nationale. »
Hakim Belahcel, premier secrétaire du FFS : « une façade du régime brisée »
« La formidable mobilisation citoyenne vient de remporter une autre bataille. Elle vient de “briser” une autre façade du système politique Algérien, incarnée par le président du conseil constitutionnel Tayeb Belaiz.
Le Front des Forces Socialistes félicite le vaillant peuple Algérien pour sa détermination et son courage. Car, face aux assauts violents et répressifs du pouvoir, les Algériennes et les Algériens ont su et pu maintenir le cap en persévérant dans leur combat pacifique pour imposer un changement radical du régime Algérien totalitaire.
Le FFS considère que le véritable changement s’amorcera enfin, lorsque cette déferlante populaire réussira à déraciner le régime politique intégralement.
Le FFS souhaite que cette démission ne soit pas un autre stratagème de cette caste politique, afin d’opérer des réaménagements internes au sérail dans l’espoir de gagner du temps et de se maintenir au pouvoir.
Le FFS interpelle l’institution militaire détentrice du pouvoir réel depuis 1962, à assumer son rôle et ses missions à savoir l’unité du peuple Algérien, l’intégrité territoriale, la sécurité nationale, et d’être garante du respect d’un véritable processus de transition démocratique à la hauteur des revendications du peuple Algérien pour son droit à l’auto détermination.
Le FFS réitère son attachement à sa proposition politique de sortie de crise pour l’avènement de la IIe République.
Le Front des forces socialistes ne sera jamais détourné de ses engagements envers cette révolution populaire et pacifique.
Nous continuerons ensemble notre combat pour une Algérie libre et démocratique. »
Le MSP applaudit et pose ses conditions
La démission de Tayeb Belaiz, constitue « un pas essentiel sur le chemin de la solution », a estimé ce mardi le MSP. Dans un communiqué qui a sanctionné la réunion de son bureau exécutif, le MSP considère cette démission comme « une étape conforme aux exigences du mouvement populaire et à la proposition de sortie de crise initiée par le parti ». «Cette démission est un pas essentiel dans la recherche d’une solution s’il existe une réelle volonté politique, à condition qu’une personnalité consensuelle, acceptée par le peuple, non impliquée dans la corruption et la fraude, le remplace », préconise le MSP.
Cette étape doit être suivie par la démission de Bensalah et qui sera remplacé par cette personnalité consensuelle conformément à une « lecture élargie des articles de la Constitution », selon lui.
Dans le même contexte, il appelle à remplacer le gouvernement de Nouredine Bedoui par un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes non impliquées dans la corruption et la fraude. Aussi, insiste –t-il sur la « dialogue » pour la désignation du chef d’État consensuel et du gouvernement du consensus et la détermination du calendrier électoral et des mécanismes de contrôle de la transition démocratique « garantissant la concrétisation de la volonté populaire conformément aux articles 7 et 8 de la Constitution ». Enfin, le MSP appelle à la poursuite de la mobilisation jusqu’à ce que s’«ouvre le dialogue national », que le « consensus national soit atteint » et que le processus de transition démocratique devienne irréversible.