L’exode des médecins algériens s’accélère. En 20 ans, l’Algérie a perdu 20.000 médecins, selon le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat des spécialistes praticiens de la santé publique. Et la saignée se poursuit.
Samedi, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, le Dr Lyes Merabet a jeté un véritable pavé dans la mare du système de santé algérien.
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Il a révélé que 1200 médecins algériens s’apprêtaient à quitter l’Algérie pour la France, après avoir réussi au test d’équivalence. Une annonce qui a relancé le débat sur la situation socio-professionnelle des médecins en Algérie et l’exode des cerveaux.
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L’Algérie continue de se vider de sa matière grise. Outre les médecins qui partent par centaines, voire milliers, l’Algérie perd ses ingénieurs dans différents domaines : informatique, travaux publics, bâtiment, etc. Aucun métier ne résiste aux recruteurs étrangers d’autant que les conditions de rémunération et de vie en Algérie poussent ces cadres à quitter le pays.
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En ce qui concerne les médecins, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a réagi samedi à l’annonce du départ imminent de 1200 médecins algériens vers l’étranger.
Les explications de Benbouzid
Il a avancé des explications. « Ce phénomène ne concerne pas uniquement l’Algérie », a-t-il dit dans un entretien à Ennahar TV. Le ministre a cité des pays comme l’Inde et l’Égypte qui perdent aussi leurs médecins et leurs ingénieurs au profit de l’étranger. Pour faire face à l’exode des médecins algériens, le Pr Benbouzid a jugé indispensable la réforme du système de santé.
« Dans les hôpitaux, de nombreux médecins ont dépassé l’âge de la retraite et ils sont toujours en poste. Ils ne permettent pas à la nouvelle génération de les remplacer. C’est ce qui fait que nous n’avons pas de postes pour les jeunes médecins. Il y a beaucoup de problèmes dans le secteur de la santé. Il y a un dossier au niveau du Premier ministre pour appliquer la loi. Celui qui arrive à la retraite, il doit sortir et si on a besoin d’eux, on leur fera appel »
Dans les hôpitaux et pour certaines spécialistes, « il n’y a pas de concurrence ». « Dans certaines spécialités. Les médecins préfèrent le secteur privé. Par exemple, dans certaines villes, il y a un seul gynécologue qui doit être de garde tous les jours, la radiologie, la réanimation, nous n’avons pas », a-t-il expliqué.