16h37. Le MSP favorable au dialogue, pose ses conditions. Le MSP a réitéré ce mardi sa disponibilité au dialogue pour trouver une solution à la crise, mais sans la participation des 3B (Bensalah, Bendoui et Bouchareb).
« Le bureau national affirme que l’heure du dialogue a sonné et que le dialogue sérieux et responsable est aujourd’hui une nécessité après l’échec du projet des présidentielles du 4 juillet, et que le mouvement est prêt à participer dans tout processus de dialogue conduit par des personnalités novembristes, acceptées par le peuple, et non-impliquées dans la corruption et la fraude », a déclaré le MSP dans un communiqué, publié à l’issue de la réunion de son bureau national, ce mardi.
Si le MSP dit oui au dialogue, il pose ses conditions dont le départ des 3B à qui il refuse tout rôle dans la période actuelle et future. Le parti islamiste propose de désigner un autre chef d’État, accepté par le Hirak, et non impliqué dans « la fraude et la corruption ».
« Cette désignation peut se faire dans le cadre d’une lecture élargie de la constitution », poursuit le MSP, qui suggère comme solution « la nomination d’un nouveau président du Conseil constitutionnel, et la démission de Bensalah ».
« Le nouveau président par intérim entamera ensuite un dialogue avec la classe politique, les élites et les personnalités nationales afin de constituer un nouveau gouvernement, une instance nationale indépendante pour l’organisation des élections, la révision de la loi électorale, et faciliter les procédures de création de partis et d’association et ensuite organiser des présidentielles avant la fin de l’année, développe le MSP.
16H20. Réaction du MPA. « Le MPA souscrit pleinement à l’appel au dialogue lancé par le vice-ministre de La Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP à partir de Tamanrasset », écrit le parti dans un communiqué.
« Le MPA se déclare prêt à participer à ce dialogue entre les Algériens afin d’une part de sortir le plus rapidement possible de cette crise en tenant compte des expériences passées et vécues douloureusement par notre peuple et d’autre part de permettre aux Algériens de vivre ensemble dans la paix et la prospérité.
Ce dialogue devra permettre l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais », ajoute le parti d’Amara Benyounes.
Réaction du RCD. Le président du RCD Mohcine Belabbas a réagi à l’appel au dialogue lancé, ce mardi 28 mai, par le chef d’état-Major Ahmed Gaïd Salah, estimant que ce n’était pas à ce dernier d’en « fixer les termes ».
« L’entêtement du chef de l’état-major de l’armée à aller à une présidentielle sans passer par une période de transition constituante doit être dénoncé et stoppé. Il n’a pour but que de spolier le peuple algérien de sa révolution pour installer de nouveaux hommes liges du pouvoir de fait, » a estimé Belabbas dans un message publié sur sa page Facebook.
« Le dialogue est un moyen civilisé que l’opposition a toujours prôné et espéré. Il reste qu’il n’appartient pas à Gaid Salah de fixer les termes du dialogue, » a affirmé le président du RCD. « Exclure d’autorité toute idée de transition qui tourne la page de l’autoritarisme relève d’un hold-up de la mobilisation et de la souveraineté du peuple en lutte ; l’absence criarde de discernement et de vision du vice-ministre de la défense nommé par le président déchu s’impose de plus en plus comme un facteur de blocage au dénouement de la crise, » a ajouté Mohcine Belabbas.
Le président du RCD a par la suite adressé un message direct au chef d’état-major. « L’heure n’est pas pour vous donner une fausse bonne conscience en rejetant la responsabilité sur d’autres acteurs, l’opposition notamment. Après l’échec de votre tentative de vous présenter en sauveur maintenant vous invitez à un dialogue de dupe, » a interpelé Belabbes. « Obnubilé par le sauvetage de ce qui peut l’être dans votre système, vous êtes toujours à la traine en ne préparant jamais le coup d’après, » a-t-il ajouté à l’attention de Gaïd Salah.
« Pour notre part, nous voulons un dialogue vrai, sincère et fécond. Oui, nous voulons un dialogue ouvert et productif sur les problèmes de fond qui ont handicapé notre pays et la façon de sortir des crises cycliques que notre pays traverse depuis 1962, » a précisé le président du RCD.