Après le couscous, le caftan, Tarik Ibn Ziad, des pages marocaines revendiquent les bijoux berbères de Kabylie comme étant un patrimoine exclusivement marocain.
A suivre cette logique chauvinisme, l’Algérie n’a rien enfanté ni créé pendant son histoire millénaire. Tout vient du Maroc. C’est justement une page Facebook intitulée « Ça vient du Maroc » qui se trouve aux avant-lignes de cette énième contestation d’un patrimoine algérien mondialement reconnu comme tel.
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Au Maroc, une marque de certification des bijoux de la ville de Tiznit vient d’être créée. « Elle permet, entre autres, d’assurer la qualité et l’origine géographique des produits, la traçabilité ainsi que l’authenticité du produit (…) Si vous voulez la qualité et l’authenticité, il faut s’assurer que le bijou vient bien de Tiznit. Sinon, ça s’appelle la contrefaçon et donc, la qualité ne sera pas au rendez-vous », écrit la page qui fait l’écho de ce qui semble être une vaste campagne pour « marocaniser» les célèbres bijoux algériens de Béni Yeni, en Kabylie.
La ville de Tiznit compterait 150 ateliers de fabrication de ces bijoux et cela est une preuve suffisante pour les promoteurs de l’idée que ce savoir-faire est marocain. De nombreux commentaires de Marocains vont dans le même sens et accusent l’Algérie d’usurpation.
Pourtant, le monde connaît les bijoux des Ath Yeni et sans doute moins celui de Tiznit. Mieux, Wikipédia parle de contrefaçon marocaine.
« Le bijou kabyle imité, mais jamais égalé, est le témoin de la contribution de la culture amazighe algérienne à l’enrichissement du patrimoine culturel universel. Cependant, victime de son succès, les plus belles pièces de bijoux kabyles sont parfois rachetées par des commerçants marocains qui les revendent au Maroc à des touristes, les prétextant de fabrication locale ». Malgré cette clarté, la parade est vite trouvée du côté marocain.
« (…) Ils ont tout de même l’audace de modifier les pages, dans le but d’influencer les gens et leurs pensées. Ne vous fiez pas à Wikipedia qui est juste un outil de propagande pour certaines personnes malhonnêtes qui sont juste amoureux de la culture marocaine et qui essayent de mettre la main dessus », écrit la page marocaine, habituée à ce genre de propagande à chaque fois qu’une polémique éclate sur la paternité d’un élément du patrimoine maghrébin.