Alors que le monde fait face, depuis plus de deux ans, à une crise sanitaire sans précédent liée au covid-19, l’éventualité d’une nouvelle pandémie inquiète les autorités sanitaires de nombreux pays.

En effet, des dizaines de cas suspects ou confirmés d’une maladie rare, la variole du singe, ont été détectés depuis le début du mois de mai en Europe et en Amérique du Nord, faisant craindre une résurgence épidémique.

Hier, samedi 21 mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquait qu’à travers le monde 92 cas de variole du singe avaient été confirmés et que 28 autres étaient considérés comme suspects dans douze pays où actuellement le virus n’est pas endémique.

Origine de la maladie

La variole du singe est une maladie causée par le virus monkeypox (MPXV) qui appartient à la famille des orthopoxvirus.

Elle a été découverte pour la première fois sur des singes dans les années 50. Le premier cas de transmission à l’être humain de cette maladie a été détecté, selon l’OMS, en 1970, en République Démocratique du Congo.

Depuis, la variole du singe sévit essentiellement en Afrique de l’Ouest et centrale.

Les symptômes de la variole du singe

Dans les cinq jours suivants la contamination, l’infection provoque de nombreux symptômes, notamment de la fièvre, une asthénie (fatigue); des maux de tête, un gonflement des ganglions lymphatiques, des myalgies (douleurs musculaires) et des démangeaisons.

Dans les jours suivants l’apparition de la fièvre, la personne contaminée développe des symptômes d’éruption cutanée. Des éruptions qui commencent souvent sur le visage puis s’étendent à d’autres parties du corps (mains,  pieds, bouche et région génitale).

Selon des spécialistes, les symptômes qu’il faut particulièrement surveiller sont l’arrivée de cloques ou de boutons sur le visage, les extrémités et les muqueuses.

Comment s’attrape la variole du singe ?

La transmission à l’homme de la variole du singe peut se produire par un contact direct avec du sang, des liquides biologiques, des lésions cutanées ou des muqueuses d’animaux infectés.

Au sujet de la transmission entre humains, l’OMS a indiqué que “le virus se transmet principalement à l’être humain à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple, mais la propagation secondaire par transmission interhumaine est limitée” .

La variole du singe est-elle contagieuse ?

Oui, mais le risque reste limité. Une contamination entre humains est “possible“, mais “nécessite en général un contact face à face prolongé“, a fait savoir l’OMS.

Quel est le traitement contre la variole du singe ?

Généralement, une personne contaminée guérit spontanément en deux à trois semaines. “Il n’existe pas de traitement spécifique ni de vaccin même si la vaccination antivariolique s’est avérée très efficace“, a souligné l’OMS.

L’institut Pasteur de France a par ailleurs indiqué que le vaccin contre la variole serait efficace à 85 % contre cette maladie.

Quel est le taux de létalité chez l’homme ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé, le taux de létalité de la variole du singe chez l’homme s’est établi “entre 1 % et 10 %“.

“La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. Elle peut se compliquer de surinfection des lésions cutanées ou d’atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques. À ce stade, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalé“,  a souligné le 20 mai dernier Santé Publique France.

Dans quels pays la variole du singe circule actuellement ?

En Europe, un premier cas de variole du singe a été détecté en Angleterre  le 7 mai dernier.  Selon les autorités sanitaires du pays, il s’agissait d’une personne qui rentrait d’un voyage au Nigéria.

Depuis, la maladie a circulé dans de nombreux pays, notamment en Espagne, au Portugal, aux États-Unis, au Canada et en France, où un premier cas d’infection a été confirmé le 20 mai dernier.

Alors qu’elle surveille l’émergence de la maladie, l’OMS a déclaré s’attendre à ce que le nombre de cas  positifs de variole du singe à travers le monde augmente dans les jours à venir.

“Alors que nous entrons dans la saison estivale (…) avec des rassemblements, des festivals et des soirées, je crains que la transmission s’accélère“, a déclaré, vendredi dernier, le directeur de l’OMS pour l’Europe, M. Hans Kluge.

En Algérie, aucun cas de variole du singe n’a été détecté et aucun dispositif particulier n’a été déployé aux frontières du pays pour empêcher l’importation d’éventuels cas de cette maladie.