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Des députés dénoncent le dernier dérapage de Ferhat Mehenni

Des députés dénoncent le dernier dérapage de Ferhat Mehenni

Des députés ont dénoncé, ce mercredi 20 juin, directement et indirectement le dernier dérapage de Ferhat Mehenni, sans le nommer, concernant la constitution d’un « corps de contrainte » en Kabylie, lors de la séance plénière consacrée à la présentation et au débat autour du projet de loi relatif à l’académie de la langue amazighe.

« Le débat autour du projet de loi organique relatif à l’académie de la langue amazighe nous oblige à aborder beaucoup de questions vu le souhait de certains marchands de la politique et des collaborateurs d’imposer ce qui leur a été dicté comme agenda », a déclaré d’emblée Lakhdar Benkhellaf, député de l’Union Ennahda-Adala-El-Bina.

Parmi les questions que l’élu a évoqué figure la « tentative de porter atteinte à la stabilité du pays par l’un des mouvements berbéristes dont les adhérents ont appelé ouvertement et clairement dans un communiqué officiel à créer des milices armées pour que le peuple algérien s’entretue ».

Selon lui, l’objectif « ultime » de ces personnes est de « satisfaire les lobbies sionistes » et « l’ennemi d’hier qui n’a pas encore admis son départ d’Algérie ». Lakhdar Benkhellaf a appelé le parquet public à s’autosaisir et à poursuivre ces personnes pour « leur crime commis contre le pays ».

Djelloul Djoudi, député du PT, est revenu sur les décisions prises en décembre 2017 dont l’officialisation de Yennayer et la généralisation de l’enseignement du tamazight et qui visent à renforcer l’unité nationale, selon lui.

L’élu a ensuite prévenu contre tout « retour en arrière » ou « hésitation » qui ouvrirait la porte « aux aventuriers et aux diables pour semer la fitna, le doute, la division et provoquer la désintégration des principes de l’unité du peuple et de la nation ».

« Toute disposition positive va faire avorter toute pression qui pourrait être exercée contre notre pays pour toucher à son unité et l’unité du peuple. La carte de la protection des minorités a souvent été utilisée pour les interventions étrangères », a-t-il plaidé.

Pour Nacer Hamdadouche, chef du groupe parlementaire du MSP, le texte est « un pas » dans le « sens de la réconciliation avec l’identité et la mémoire ». Selon lui, il permettra de faire face à « toute partie notamment parmi les séparatistes qui tenteraient de porter atteinte à l’unité nationale ».

Hadj Cheikh Barbara, député du Mouvement populaire algérien (MPA) d’Amara Benyounes, s’est réjoui de voir ce projet de loi sur l’académie de la langue amazighe fermer les portes devant ceux qui « marchandent avec l’identité nationale et ceux qui ont voulu pendant plus d’un quart de siècle marchander avec tamazight ».

« On n’accepte d’aucune partie de politiser l’histoire et de minimiser le combat pour la reconnaissance du tamazight en tant qu’identité, langue et culture », a lancé, pour sa part, Nacer Abdoune, député du FFS.

L’intervention de Atmane Mazouz, député du RCD, a porté principalement sur le contenu du projet de loi qui est, selon lui, « truffé de contradictions » et qui « constitue une véritable arnaque visant à bloquer toute avancée pour la langue ». « En analysant le texte, il apparait clairement que le gouvernement tente de fuir ses responsabilités quant au rôle de l’État dans la promotion et le développement de la langue amazighe », a-t-il estimé.

« Comment accepter que des Algériens soient encore interdits de s’exprimer en Tamazight dans les tribunaux ? Comment tolérer le fait que l’enseignement de cette langue ne soit pas généralisé à travers le territoire national ? (…) », s’est interrogé le député avant d’ajouter : « le comble est atteint, ici même à l’intérieur de cet hémicycle où les rédacteurs du règlement intérieur de l’APN veulent interdire l’expression et le travail dans la langue amazighe ».

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