Des députés français, membres du groupe d’études de l’Assemblée nationale sur l’antisémitisme, veulent pénaliser l’antisionisme, une proposition qui suscite des réserves dans les rangs du gouvernement.
Cette proposition intervient alors qu’une vague d’inscriptions et de slogans antisémites a été enregistrée depuis une semaine en France.
“On veut pénaliser l’antisionisme, sujet sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois”, a déclaré lundi à l’AFP le président du groupe d’études Sylvain Maillard (LREM, parti présidentiel), confirmant une information de la radio franceinfo.
M. Maillard, député de Paris, a démenti tout projet “de circonstance”, notamment après les insultes proférées samedi par des manifestants des “gilets jaunes” contre le philosophe Alain Finkielkraut.
Selon lui, les six vice-présidents du groupe d’études, issus d’horizons très différents, soutiennent à “l’unanimité” cette proposition.
Le groupe d’études, qui compte une trentaine de membres, doit se réunir mardi pour décider du véhicule législatif adéquat, potentiellement une proposition de loi ou une proposition de résolution (sans valeur contraignante).
Plusieurs membres du gouvernement ont dès à présent formulé des réserves.
“Il faut faire attention à ce que l’on veut condamner”, a affirmé à la télévision France 2 la ministre de la Justice Nicole Belloubet, estimant que cela “mérite un débat au Parlement”.
Pour le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, “il faut plutôt compter sur l’éducation, le débat”.
“Il faut faire très attention à ne pas, du fait de notre émotion, faire des choses qui sont ensuite contreproductives”, a-t-il ajouté.
“Ce que l’on veut condamner c’est le fait de nier l’existence d’Israël. Mais on pourra évidemment continuer à critiquer les gouvernements israéliens”, a expliqué pour sa part M. Maillard.