Le président sud-africain Jacob Zuma a quitté ses fonctions mercredi soir, sous la pression de son parti pressé de tirer un trait sur les scandales de corruption dans lesquels il est cité.
Voici un rappel de cas de chefs d’Etat et de gouvernement destitués ou démissionnaires en cours de mandat en raison de poursuites judiciaires.
– En Amérique latine –
– BRESIL: Fernando Color de Mello, accusé de corruption, démissionne le 29 décembre 1992 à l’ouverture de son procès en destitution devant le Sénat. Il perd ses droits politiques pour huit ans. En 1994, son procès pour corruption est « classé » par la justice. Devenu sénateur, il est mis en examen en 2017 pour corruption passive dans l’affaire Petrobras.
L’actuel président Michel Temer, accusé de corruption par le procureur général, échappe en revanche deux fois en 2017 à un procès devant la Cour suprême, grâce à un vote des députés.
– VENEZUELA: Le président Carlos Andres Perez, accusé de malversations et enrichissement illicite, est suspendu de ses fonctions le 21 mai 1993, après un vote au Sénat. Il est condamné en 1996 à deux ans et quatre mois de prison.
– PEROU: Alberto Fujimori est destitué le 21 novembre 2000 par le Congrès « pour incapacité morale permanente ». Il s’exile et démissionne par fax. Extradé, il est condamné à 25 ans de prison pour avoir commandité des massacres de civils puis pour corruption. Malade, il bénéficie le 24 décembre 2017 d’une grâce présidentielle controversée.
– GUATEMALA: Au pouvoir depuis 2012, Otto Pérez, accusé d’avoir dirigé un système de corruption au sein des douanes, est privé de son immunité par un vote au Parlement en septembre 2015. Risquant d’être destitué, il démissionne deux jours plus tard puis est placé en détention préventive. La justice décide en octobre 2017 de le juger pour corruption.
– EQUATEUR – Le vice-président Jorge Glas, plus haut responsable politique actif d’Amérique latine condamné dans le vaste scandale de corruption Odebrecht à six ans de prison, a été déchu de sa fonction début 2018 suite à une absence du pouvoir de trois mois depuis son emprisonnement.
– En Europe –
– ALLEMAGNE: Le président fédéral Christian Wulff est contraint de démissionner en février 2012, après la levée de son immunité. Inculpé pour corruption, il sera relaxé.
– CROATIE: En juillet 2009, Ivo Sanader, Premier ministre depuis 2003, démissionne. Soupçonné de détournement de fonds, il est arrêté fin 2010 en Autriche et incarcéré à Zagreb de juillet à décembre 2011.
Il est condamné à respectivement huit ans et demi et neuf ans de prison pour corruption dans deux procès, mais la justice ordonne qu’il soit rejugé. En avril 2017, il est condamné à quatre ans et demi de prison en première instance dans une troisième affaire de corruption, dans l’attente d’un quatrième procès.
– ROUMANIE – Le Premier ministre Victor Ponta est mis en examen en juillet 2015 pour des faits de corruption remontant à la période où il était avocat. Il s’accroche d’abord à son poste mais finit par démissionner en novembre sous la pression de la rue, après l’incendie mortel d’une discothèque à Bucarest. Il est partiellement blanchi dans l’un des dossiers dans lesquels il est accusé en juillet 2017.
– En Israël –
A la suite d’une affaire d’évasion fiscale et de corruption, le président Ezer Weizman démissionne en juillet 2000, préférant jeter l’éponge plutôt que d’affronter une procédure de destitution par le Parlement.
En juin 2007, le président Moshé Katzav, tombé en disgrâce pour son implication dans un scandale sexuel quand il était ministre, démissionne. Il est condamné en 2010 à sept ans de prison pour viols, puis libéré en décembre 2016, bénéficiant d’une remise de peine.
Le Premier ministre Ehud Olmert, fragilisé par des accusations de corruption, présente sa démission en septembre 2008 mais reste en fonction jusqu’en mars 2009. Condamné à la prison pour corruption, il est libéré en juillet 2017 grâce à une réduction de peine, après y avoir passé un an et quatre mois.