Les députés du Groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE) au Parlement européen Lídia Senra et Estefania Torres (Podemos) ont exhorté l’Union européenne (UE) d’exclure les eaux du Sahara occidental de l’accord de pêche conclu avec le Maroc et dont le protocole actuel expire en juillet, rapporte EFE.
« L’UE doit exclure le Sahara occidental dans leur prochain accord avec le Maroc » demandé Torres, qui a également appelé à la signature d’un accord bilatéral entre l’UE et la ‘RASD’ , « qui devrait avoir la capacité juridique sur ses eaux, comme l’a reconnu la jugement de la CJUE " , insistent les eurodéputés sus-mentionnés.
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a publié mardi un jugement qui a statué sur la validité de l’accord tout en précisant qu’il n’est pas applicable au Sahara occidental, dont les eaux adjacentes produisent 90 % des captures de la flotte de l’Union européenne réalisées dans le cadre de ce pacte.
Torres s’est dite « convaincue » que les intérêts des pêcheurs (principalement galiciens, andalous et canariens) qui travaillent dans ces eaux « sont parfaitement compatibles avec ceux du peuple sahraoui » .
« Ce que nous ne pouvons pas permettre, c’est que l’inaction et l’incapacité politique de ceux qui nous gouvernent finissent par être payées par les pêcheurs, forcés de choisir entre pêcher illégalement ou abandonner la pêche dans les zones de pêche disponibles » , a conclu Torres.
Pour sa part, Senra a déclaré que « la peine doit être respectée sans ambiguïté » , ce qui signifierait « le départ des navires européens opérant dans les eaux sahariennes dans le cadre de cet accord de pêche » .
« Cette décision donne une fois de plus la raison au peuple sahraoui de s’assurer que l’accord entre l’UE et le Maroc est valide, mais en aucun cas il n’est applicable au Sahara Occidental » , a déclaré le député.
La Commission européenne a déjà commencé à préparer les négociations avec Rabat pour le renouvellement du protocole, examine maintenant le contenu de la décision du tribunal, malgré les craintes de l’industrie halieutique espagnole sur un possible conflit avec le Maroc, générant davantage d’ incertitudes.
Sur les 126 permis autorisés par le protocole de pêche actuel, l’Espagne peut en utiliser 90. En 2017, elle en a fait usage de 50. L’Espagne capture 7 400 tonnes par an dans le cadre de l’accord actuel, en vigueur depuis 2013, avec une valeur économique qui a atteint 58 millions d’euros sur sa durée de quatre années, précise EFE.
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