Un « collectif de la radio pour le service public » a interpellé publiquement ce mardi les responsables de la radio nationale afin de dénoncer la « résurgence de la censure dans le traitement de l’information », affirmant que « l’opinion a le droit de savoir qui lui refuse l’accès à l’information ».
« Depuis plusieurs semaines, nous assistons à une résurgence de la censure dans le traitement de l’information. Les couvertures des événements liés au mouvement populaire sont scrupuleusement surveillées, écoutées, les papiers diffusés, sont repris, censurés. Des revendications plus profondes sont exprimées sans trouver d’écho », affirme le collectif dans une lettre ouverte diffusée ce mardi.
« La liberté de la presse est un principe fondamental que nous refusons de nous voir confisquer », soutient le collectif dans sa lettre non signée, affirmant que « notre radio n’est la chasse gardée d’aucun pouvoir, mais au service public exclusif ».
Cette lettre a été rédigée à l’issue d’une réunion hier des journalistes, animateurs et producteurs. Elle a été signée par des journalistes, animateurs et producteurs de la Chaîne III.
« Face à une volonté affichée de museler l’expression libre, nous mettons les responsables face à leurs responsabilités », indique le communiqué qui précise que « désormais, toute consigne interdisant le traitement des informations devra être signée par le directeur de l’information, de la chaîne ou de la direction générale ».
« L’opinion a le droit de savoir qui lui refuse l’accès à l’information », estime le collectif, ajoutant que « la liste des personnes non autorisées à être diffusées ou invitées devra être établie dans la plus grande transparence afin que l’opinion en soit informée ».
Le collectif de la radio pour le service public soutient également que « les faits doivent être recueillis. Manifestations, arrestations, slogans, (hormis ceux qui sont insultants, qui portent à l’intégrité, à la vie privée, qui incitent à la haine….) doivent être traités, couverts et les responsables d’éditions ainsi que le personnel de l’antenne, soutenus dans leurs démarches », avance le collectif, avant de mettre en garde les responsables de la radio nationale.
« Nous prenons pour témoin, les responsables de la radio nationale ainsi que l’opinion publique, qu’en cas de sanctions ou de pressions exercées sur les journalistes et l’ensemble du personnel directement ou indirectement concerné, journalistes, réalisateurs, producteurs, animateurs, nous nous réservons le droit d’envisager un durcissement de nos actions, jusqu’à observer une grève illimitée », met en garde le communiqué.