Attention, si vous êtes hypertendus et que vous prenez du Paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, Ixprim, etc.), votre tension artérielle risque d’augmenter.

C’est ce que révèlent les résultats, fraîchement publiés, d’un essai clinique mené par des chercheurs britanniques, et financé par la Fondation britannique pour le cœur, rapporte ce jeudi le magazine Capital.

Pour en arriver à ce résultat, les chercheurs ont administré à une centaine de volontaires souffrant d’hypertension 4 g de paracétamol par jour pendant deux semaines, puis un placebo, une gélule ne comportant pas de substance active, pendant la même durée (15 jours), et ont comparé les effets de la prise de cette molécule sur la pression artérielle des participants à cet essai.

Conclusion: le paracétamol induit une augmentation de 5 mm Hg sur la pression systolique, le plus grand chiffre de la tension, qui correspond à la valeur de la pression dans l’artère au moment où le cœur se contracte, et une hausse de 1,5 mm Hg sur la pression diastolique, le plus petit chiffre de la tension, qui correspond à la tension mesurée lors de la phase de relâchement du cœur.

Bien que ces résultats « ne remettent pas en cause la nécessité de prendre ponctuellement du paracétamol », cette augmentation est toutefois jugée « préoccupante » par les scientifiques.

Ces derniers recommandent aux personnes atteintes d’hypertension « de se pencher avec leurs médecins traitants sur la balance bénéfices/risques d’un traitement au long cours à base de paracétamol ».  L’élévation de la pression artérielle étant un facteur de risque pouvant entraîner, ou favoriser, une maladie cardiovasculaire.

Il est à noter qu’à ce jour, cette étude n’a été menée que sur des personnes hypertendues et qu’aucune donnée ne permet d’indiquer si les mêmes effets sont obtenus sur des sujets sans antécédents d’hypertension.

Prochaine étape pour ces chercheurs : étudier l’effet possiblement nocif d’une prise de paracétamol, à long terme, chez les personnes souffrant de douleurs chroniques.

« La prochaine étape est de mener un essai clinique randomisé dans une plus large population de patients souffrant de douleurs chroniques, ce sont eux qui prennent régulièrement et sur le long terme du paracétamol. Nous travaillons à la concevoir et à trouver des financements », a indiqué le coordinateur de l’essai.