Des candidats marocains à l’immigration clandestine ont été réduits à l’état d’esclavage en Libye. Selon Telquel citant des témoignages, des centaines de ressortissants marocains ont été victimes d’une opération d’escroquerie de la part de réseaux d’immigration clandestine. Ces derniers, composés de libyens s’appuyant sur des courtiers marocains, n’ont pas hésité à demander des rançons faramineuses aux familles des victimes, sous la menace.
Des migrants vendus et menacés
D’après un détenu marocain, affirmant avoir rejoint la Libye depuis la frontière algérienne, une bande libyenne l’a vendu, ainsi que d’autres ressortissants marocains, à un réseau d’immigration clandestine.
« La bande nous a retenus. Elle a pris attache avec le chef d’un réseau d’immigration dans le but de nous vendre. Après des négociations, le chef du réseau nous a achetés. Il a exigé que nous payions le double de la somme dépensée pour notre achat pour nous délivrer de la bande », a-t-il témoigné. Et d’ajouter : « quand vous arrivez en Libye, vous n’êtes plus un être humain. Vous devenez un esclave qui exécute tout ce qu’on lui demande ».
D’autres ressortissants marocains ont fait état de violences et sévices subis de la part des responsables de centres d’hébergement pour migrants. « Les conditions dans les centres de détention sont déplorables. Il n’y a ni médicament ni propreté. Les poux nous tuent. Tout ce qu’on veut c’est notre roi intervienne pour que nous puissions retourner dans notre pays », a attesté un autre sous le couvert d’anonymat.
Les autorités libyennes se dédouanent
De son côté, le directeur du centre d’hébergement de Zouara, une ville libyenne située à la frontière avec la Tunisie, a révélé que plus de 200 Marocains, dont des mineurs, sont actuellement détenus rien que dans ce centre.
Selon lui, les autorités libyennes sont prêtes à expulser ces migrants. Toutefois, leurs homologues marocains n’ont pas réagi dans ce sens, d’après lui. « Les autorités marocaines ne sont pas intervenues pour s’assurer des identités de ces migrants et leur délivrer des papiers », a-t-il constaté.
La semaine dernière, la chaîne de télévision américaine CNN a levé le voile, dans un reportage, sur le marché aux esclaves qui s’est développé dans plusieurs villes de l’ouest de la Libye, autour de la capitale Tripoli et près de la frontière avec la Tunisie mais aussi à Ghadamès, ville située près de la frontière algérienne. La révélation de l’existence de ces marchés a suscité une vague d’indignation internationale. La République démocratique du Congo et le Burkina Faso ont rappelé leurs ambassadeurs accrédités à Tripoli.