La marche des libertés à laquelle ont appelé plusieurs mouvements associatifs, organisations syndicales et personnalités a bien eu lieu ce lundi 10 décembre à Béjaïa. Elle a rassemblé plusieurs milliers de personnes, selon des observateurs présents sur place.

Les manifestants ont été « au moins 6000 », selon un des organisateurs. Ils se sont rassemblés dès les premières heures de la matinée sur la place de la maison de la culture Taos Amrouche, au centre de la ville avant de se diriger, dans le calme, vers la place Saïd Mekbel.

« La marche est tolérée », a indiqué à TSA le député indépendant de la wilaya de Bejaia Braham Bennadji qui a pris part à la manifestation. Aucun incident et aucune intervention des forces de l’ordre n’ont été signalés jusqu’à 13 heures, contrairement à la précédente marche des libertés qui devait être organisée le 20 novembre, mais qui a été réprimée et empêchée par les forces de l’ordre.

Le cortège était formé majoritairement d’étudiants de l’Université de Bejaia, accompagnés de travailleurs de la ville, d’élus locaux, de députés, de syndicalistes et d’artistes.

Les manifestants ont brandi des portraits de Merzoug Touati et ont scandé des slogans appelant à sa libération. Le jeune blogueur a été arrêté en janvier 2017 et a été condamné à 7 ans de prison ferme pour des accusations d’espionnage dont il a fait l’objet après avoir publié sur son blog une interview avec un diplomate israélien.

« C’est une marche pour toutes les libertés », a insisté le député Bennadji, expliquant que la marche appelle à « la libération de tous les détenus d’opinion ».

Peu avant 13 heures, les manifestants sont arrivés à la place Saïd Mekbel où des représentants de la société civile qui ont appelé à la marche ont pris la parole pour lire une déclaration appelant à la libération des détenus et au respect des libertés d’opinion et d’expression.