Des partis politiques, des associations et des personnalités nationales se sont réunis ce mercredi 26 juin au siège du RCD à Alger pour discuter de la situation politique du pays et trouver une issue favorable à la révolte en cours.
Des partis, dont le FFS, le RCD, le PT, le MDS, le PST, des ONG, comme la LADDH et des personnalités nationales dont Djamel Zenati, ont pris part la réunion. Ils en sont sortis avec un document explicitant les conditions sans lesquelles « aucune négociation et aucune transition démocratique ne sont possibles ».
Selon le communiqué ayant sanctionné la réunion, la première de ces conditions est la « libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion ». Pour entamer le dialogue, les participants exigent également « la libération du champ politique et médiatique » et « l’arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre les citoyens, les militants des partis politiques et de leurs organisations, du mouvement associatif, des syndicalistes, des militants des droits de l’Homme, des journalistes, etc. »
Dernière condition posée par les partis, associations et personnalités politiques de l’opposition démocratique : « L’arrêt immédiat du bradage des richesses nationales et la récupération des biens spoliés ».
Les parties de la rencontre prônent « l’organisation d’une période de transition qui réunit les moyens politiques pour l’expression d’une véritable souveraineté du peuple et l’édification d’un État de droit ». Ce dernier devra être basé, entre-autres, sur l’indépendance de la justice, la séparation et l’équilibre des pouvoirs, la non-utilisation de la religion et du patrimoine et des symboles de la Nations à des fins politiques, l’égalité en droits entre les hommes et les femmes, ou encore, le respect de tous les pluralismes.
Les partis, associations et personnalités ayant pris part à la réunion ont dressé un tableau de la situation politique. Ils ont notamment estimé qu’aujourd’hui « le pouvoir réel est assumé et exercé entièrement par l’état-major de l’armée ».
« L’organisation d’une élection présidentielle dans le cadre du système actuel ne servira qu’à sa régénération », estiment les participants qui ont également souligné « la nécessité de préserver le caractère pacifique, unitaire et national du mouvement populaire dans le but d’instaurer un processus constituant souverain qui prend en compte les aspirations démocratiques et sociales de l’immense majorité du peuple ».
Face à la protesta, « formidable démonstration des forces populaires », « le pouvoir multiplie les manœuvres dans l’unique espoir de mettre en échec cette déferlante citoyenne et d’empêcher toute alternative politique crédible pour un changement démocratique radical », dénoncent les partis et associations.
L’interdiction de l’emblème amazigh lors des manifestations et « la judiciarisation de l’action politique » ont également été à l’ordre du jour de la réunion. Elles constituent des « dérives » contre lesquelles les participants à la réunion ont mis en garde, estimant qu’elles « visent à semer la division, la peur et la confusion ».