Politique

Des personnalités nationales signent une « charte pour une Algérie libre et démocratique »

Un avant-projet de « charte pour une Algérie libre et démocratique » a été adopté le 22 aout dernier et signé par plusieurs personnalités nationales à l’image de Mokrane Aït Larbi, Boualem Sansal, le Pr Kamal Bouzid, Saïd Sadi ou encore Bachir Derraïs ainsi que par de nombreux citoyens.

« L’heure est décisive, elle ne permet ni hésitation, ni laxisme, ni débats fantaisistes. Elle exige de nous que nous nous portions à l’avant des luttes avec perspicacité, efficacité et détermination. Il y va du destin de notre pays et de notre avenir, c’est pourquoi nul n’a le droit de faire de ce grand moment de ferveur patriotique un sujet de marchandage. L’intérêt suprême du pays et de l’idéal démocratique qui lui est corollaire ne doivent souffrir d’aucune ambigüité », affirme la charte en préambule.

La charte établit comme principes fondateurs « l’alternance au pouvoir, la séparation des pouvoirs, l’égalité homme/femme, le respect des droits humains, l’identité nationale récupérée, la liberté de culte et de conscience corrélée à la non politisation du religieux », considérés comme préalables représentant « un minimum républicain » qui ne doivent faire l’objet d’ « aucune concession ».

« La révolution doit veiller à assurer définitivement l’assainissement de la scène politique algérienne. Aucun sujet ne doit être tabou et aucune idée contribuant à la sécurisation de la pratique pérenne de la vie démocratique ne doit être éludée », affirme l’avant-projet de charte. « Cela veut dire que la phase de transition n’est pas destinée à préparer la prise de pouvoir pour ceux qui en auraient la charge mais à en garantir l’exercice démocratique pour celles et ceux qui seront appelés à y prétendre à travers les élections une fois les règles de la promotion du pouvoir civil énoncées et gravées dans le marbre », annonce la charte.

« Concrètement, cela implique que les personnes appelées à gérer la phase de transition doivent s’engager, au moins à court terme, à ne prétendre à aucune charge élective ou exécutive dans les processus électoraux ultérieurs », indique l’avant-projet de charte. « Des personnalités dont l’expérience politique a été consacrée par un parcours connu dans les luttes démocratiques peuvent être appelées à donner crédit et performance à ces assises », laisse par ailleurs entendre l’avant-projet de charte pour une Algérie libre et démocratique.

S’il estime que la phase de transition « doit être aussi courte que possible », l’avant-projet de charte considère cependant que « la période de six mois se présente comme une option qui risque fort de s’avérer trop courte », notamment compte tenu de la complexité de l’assainissement du fichier électoral national.

« Il est temps que le système soit effectivement évacué de la scène politique comme l’exigent les manifestants depuis maintenant six mois. En particulier, il est temps que le FLN, l’UGTA ainsi que toutes les organisations de masses soient remisés au musée de l’histoire. Il est temps que les partis du pouvoir soient écartés du processus de transition », conclut l’avant-projet de charte.

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