Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé mercredi avoir limogé des responsables des services de sécurité à Sfax et à Kerkennah, dans l’est tunisien, après le naufrage d’un bateau transportant des migrants, un drame qui secoue la Tunisie.
Le week-end dernier, au moins 66 personnes -majoritairement des Tunisiens- sont mortes dans le naufrage de leur embarcation au large de Kerkennah, archipel situé en face de Sfax (est), la deuxième ville du pays. Soixante-huit personnes ont été secourues.
Le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem a décidé de limoger les responsables après que « les résultats des (…) investigations préliminaires » sur le naufrage ont montré qu’ils avaient failli à leur devoir « de façon directe ou indirecte », a expliqué le ministère dans un communiqué.
Au total, dix responsable de la sûreté nationale et de la garde nationale (gendarmerie) ont été limogés dont les directeurs de la sûreté nationale et de l’unité des côtes maritimes à Kerkennah ainsi que celui de la garde nationale à Sfax.
Le bilan des victimes du naufrage est toujours provisoire, des survivants ayant évoqué la présence d’au moins 180 personnes à bord au moment du naufrage dans la nuit de samedi à dimanche.
Il s’agit du naufrage de migrants le plus meurtrier en Méditerranée depuis le 2 février, quand 90 personnes, en majorité des Pakistanais, étaient mortes noyées au large de la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Des Tunisiens en quête d’emploi et d’une vie meilleure tentent régulièrement de traverser la Méditerranée en direction de l’Italie.
En mars, 120 personnes, en majorité des Tunisiens, tentant de rejoindre clandestinement les côtes italiennes avaient été secourues par la marine tunisienne.